Amadou Ba, enseignant et chercheur à l’Université Laurentienne
«Cette journée célébrée le 25 septembre représente beaucoup de choses pour moi, comme pour d’autres personnes qui se définissent comme francophones. C’est tout d’abord connaitre et accepter son histoire en tant que des gens qui font partie de la francophonie mondiale; celle-ci étant toute une histoire. Une histoire que nous n’avons pas décidée, mais qui est notre histoire.
«Cette journée, c’est aussi l’occasion d’accepter son identité en tant que francophones. On est dans un pays où il y a la langue française depuis très longtemps. Il se trouve aussi qu’avant de venir ici, nous sommes des francophones, même si nous sommes autre chose aussi. Les identités sont multiples.
«C’est comprendre aussi que la francophonie, ça véhicule aussi des valeurs de solidarité. Quand on partage une langue avec un groupe de personnes, c’est comme si on est dans une famille. C’est comme si, forcément, on partageait des liens de sang. Il y a donc des valeurs de solidarité, de respect, d’amour.
«C’est aussi savoir que la francophonie, qu’elle soit ontarienne, canadienne ou mondiale, ce sont des opportunités économiques, politiques et culturelles.
«En tant que francophone, il faut comprendre aussi les évolutions du monde et s’adapter à leurs changements. Aujourd’hui, la francophonie mondiale s’exprime beaucoup plus du côté du continent africain, qui est devenu et qui va rester encore pour longtemps l’endroit où on parle plus de français dans le monde.
«C’est enfin l’occasion de combattre tout ce qui divise les francophones en Ontario ou ailleurs. Ne pas penser que seulement le vrai francophone est celui qui a une histoire héritée de la France par ses ancêtres ou bien qui est Canadien d’origine occidentale.»
Mohammed El Mendri, étudiant à la faculté de Droit, Université d’Ottawa
«La journée des Franco-ontariens, c’est un évènement qui rappelle l’histoire de la francophonie en Ontario. C’est un évènement pendant lequel la communauté francophone habitant l’Ontario se retrouve, s’identifie autour d’un emblème de fierté. C’est la diversité constituée par le regroupement de personnes qui viennent de partout. Des gens qui viennent de France, d’Afrique et du Canada. On est tous là, à célébrer cette journée.
«C’est le moment de manifester notre fierté identitaire autour d’un drapeau qui rappelle que nous sommes des Franco-Ontariens. Il rappelle aussi le bilinguisme institutionnel du Canada : le pays de la feuille d’érable n’est pas fait juste d’anglophones, mais aussi de francophones.»
Meron Yeshoa, professeur au Collège Boréal
«La journée des Franco-Ontariens représente pour moi une journée pour tous les francophones de l’Ontario. C’est une journée pour célébrer notre passé, notre présent, mais aussi notre futur. C’est une journée pour célébrer notre diversité et le dynamisme de notre communauté, car une communauté qui reste seulement sur ses lauréats du passé sera une communauté vouée à disparaitre. Donc, c’est une journée pour célébrer nos acquis et préparer notre futur.»
Iness Bougerra, chercheuse en chargée de cours
«C’est si amer de quitter sa famille! C’est un corps qui voyage et un cœur qui s’endommage. En immigrant, je savais que la langue me permettrait de m’entretenir avec une communauté. Cependant, je n’ai jamais pensé que cette même langue me permette d’y appartenir.
«À mes yeux, la journée des Franco-Ontariens est la célébration de ma famille d’adoption. C’est une journée de naissance, la naissance d’un sentiment d’appartenance. C’est une journée pour témoigner ma reconnaissance à une communauté.
«Je pense à toutes ces Franco-Ontariennes et à tous ces Franco-Ontariens qui ont mis du baume à mon cœur quand j’ai connu quelques péripéties. Je pense à ceux et celles qui ont frayé pour moi un chemin dans cette communauté.
«Cette journée est la confluence de ce que je deviens, de ce que nous devenons.»