Née à Chapleau d’une famille exogame, Mme Villeneuve est présentement une enseignante non légalement qualifiée dans une école d’immersion. Elle est revenue dans le Nord de l’Ontario et a commencé à travailler en 2018 après des séjours en Nouvelle-Écosse, au Québec et dans la région d’Ottawa.
Fière de ses racines francophones, cette mère de deux enfants se dit prête à relever le défi de faire ses études et d’équilibrer ses responsabilités professionnelles et familiales.
«Le français est quelque chose que j’ai renouvelé dans ma vie. Je voulais que mes enfants suivent leur éducation en français. J’ai commencé à me relancer dans ma francophonie, car j’ai passé plusieurs années à ne pas vraiment l’utiliser souvent parce que je vivais en Nouvelle-Écosse pour un bon bout», explique-t-elle.
Vivre sa francophonie… difficilement
Les francophones de Marathon, comme dans plusieurs autres collectivités de la région du lac Supérieur, sont en situation minoritaire. Ayant une grande connaissance de la réalité sur le terrain, Mme Villeneuve a dû trouver des façons de vivre dans sa langue à l’extérieur de la salle de classe.
«On n’entend pas le français parlé dans la communauté. Vraiment, notre seule source de francophonie c’est à l’école, car entre amies ou quand on sort de la classe, c’est en anglais. La télévision qu’on consomme c’est tout en anglais», révèle-t-elle.
«Ç’a pris devenir maman, devenir adulte, et reconnaitre la difficulté de se remettre au français que j’ai commencé à consommer les médias en français plus souvent.»
«Les familles [francophones de Marathon] ne restent pas longtemps avant de partir et de rechercher de nouveaux emplois à d’autres places. C’est difficile pour moi, car dès que je commence à être proche avec une famille, […] ils prennent la décision de déménager. Ils trouvent que les services manquent pour épanouir la francophonie pour leurs enfants et pour eux.»
Malgré les difficultés, Mme Villeneuve ne baisse pas les bras. Elle continuera à mener le combat dans sa communauté d’adoption.
Elle va se sentir moins seule lorsqu’elle se joindra au personnel de l’École catholique Val-des-Bois du Conseil scolaire de district catholique des Aurores boréales à l’automne.