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le Mercredi 16 août 2023 15:30 Francophonie

À la recherche de l’esprit de quartier original

Le doctorant Eliot Perrin est à Sudbury pour continuer sa recherche sur l’importance historique du quartier francophone du Moulin à Fleur dans la construction identitaire sudburoise et franco-ontarienne. — Photo : Julien Cayouette
Le doctorant Eliot Perrin est à Sudbury pour continuer sa recherche sur l’importance historique du quartier francophone du Moulin à Fleur dans la construction identitaire sudburoise et franco-ontarienne.
Photo : Julien Cayouette
Moulin à Fleur — Un doctorant dont les racines familiales sont dans le quartier du Moulin à Fleur cherche à déterminer si ce quartier a eu une influence sur la construction identitaire des Franco-Ontariens du Grand Sudbury. Eliot Perrin est à Sudbury jusqu’au 19 aout pour continuer sa recherche.
À la recherche de l’esprit de quartier original
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L’étudiant au doctorat en histoire à l’Université Concordia s’intéresse au renouvèlement urbain des années 1960-1970, qui a vu plusieurs villes démolir de vieux quartiers et bâtiments — bien avant qu’ils puissent devenir historiques — pour faire place à des constructions plus modernes. 

«J’ai vu une étude ici. Quand ils ont démoli le quartier Borgia au centre-ville, ils voulaient aussi démolir le Moulin à Fleur, complètement. Parce qu’ils pensaient que c’était un ghetto, un slum.» La rue Borgia se trouvait où est maintenant le centre commercial du centre-ville.

Heureusement, la démolition du Moulin à Fleur n’est jamais allée de l’avant. «Pour moi, c’est un quartier important pour la communauté franco-ontarienne plus grande. C’est un des quartiers fondateurs. C’était une communauté proche et fière.»

«Il n’y a pas beaucoup d’anciens quartiers urbains francophones à l’extérieur du Québec», fait remarquer M. Perrin, citant St-Boniface au Manitoba comme une autre exception. «Le Moulin à Fleur est l’un des plus vieux quartiers de Sudbury, c’est un quartier exceptionnel pour étudier une communauté urbaine, ouvrière et francophone hors du Québec.»

Il s’intéresse justement à la distinction qui existe peut-être entre un quartier ouvrier francophone et un quartier qui compte davantage de fonctionnaires, comme Vanier à Ottawa.

Racines

Les grands-parents de M. Perrin se sont rencontrés sur la rue Agnès et son père a grandi dans le quartier et dans le Nouveau-Sudbury. L’étudiant a grandi dans le Sud de l’Ontario, mais a passé plusieurs semaines en été dans le quartier, chez ses grands-parents.

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À la recherche des mémoires

Pour sa recherche, Eliot Perrin a consulté une grande quantité de documents historiques, surtout pendant l’été 2022. Comme les archives des journaux — incluant celles du Voyageur par la Bibliothèque publique — et des fonds d’archives à l’Université Laurentienne. «Le conseiller du quartier, Ricardo de la Riva, son fonds [d’archives] est à l’Université et c’est une collection absolument fantastique», révèle-t-il. 

Ces archives lui permettent de savoir ce que la ville voulait faire, mais aussi de connaitre les combats des résidents pour améliorer leur quartier. 

Cette année, il cherche surtout à parler avec des gens qui ont vécu ou qui vivent dans le quartier historiquement francophone entre les années 1960 et aujourd’hui. «Je veux en savoir plus sur la vie ici, comment leurs enfants ont grandi, où ils allaient à l’école, à l’église… Et leur impression des changements du quartier. Que ce soit positif ou négatif. Je pose aussi la question : “Qu’est-ce que ça veut dire d’être Franco-Ontarien?”»

Il se demande aussi quel est le rôle d’un quartier urbain francophone pour la grande communauté franco-ontarienne. De même que le rôle des quartiers dans les constructions identitaires des villes.

«La plupart des gens avec qui j’ai parlé connaissent un membre de ma famille. J’ai entendu des histoires que je n’ai jamais entendues de mes grands-parents, mes oncles et tantes», raconte-t-il.

Eliot Perrin espère déposer sa recherche dans environ deux ans. Il cherche encore à rencontrer des gens. Même après son départ le 19 aout. Dans ce cas, les entrevues pourront être faites par vidéoconférence ou au téléphone, en anglais ou en français. Si vous désirez lui parler, vous pouvez le contacter par courriel à [email protected] ou par téléphone au 514-882-8861.