Mme Paquette a été enseignante pendant 35 ans. À sa retraite, elle a été membre du conseil d’administration du Centre de santé communautaire du Grand Sudbury et bénévole à la Clinique du coin. Elle s’est aussi engagée dans le domaine des soins palliatifs.
Ce n’est pas son premier prix, puisqu’elle a reçu l’Ordre de la Pléiade de l’Assemblée parlementaire de la francophonie en 2014. À ses yeux, les deux prix ont la même importance. Tout de même, «je pense que je suis plus émue [pour celui-ci], parce que j’ai été obligée de faire un examen de conscience et d’aller voir ce que j’ai fait.»
Elle dit avoir hérité de la fierté de parler français de ses parents. «Si je ne parlais plus français, ce serait comme une trahison pour mes parents.» Mais la culture francophone — musique, cinéma, théâtre, etc. — fait aussi partie de son quotidien. On peut régulièrement la croiser à la Place des Arts ou voir ses publications au sujet des films en langue française présentés par Sudbury Indie Cinema Co-op sur le groupe Facebook Franco-Ontariens du Nord de l’Ontario qu’elle administre avec d’autres.
S’ajoute à cela son engagement avec le Club Accueil d’Âge d’Or d’Azilda.
Enseignante engagée
Lorsqu’elle enseignait le français à Wawa — «quand j’étais jeune», précise-t-elle —, elle trouvait que malgré la présence des francophones, beaucoup de choses se passaient en anglais. Surtout du côté des autorités, où peu de gens connaissaient le français. Elle a donc demandé un local dans l’école pour donner des cours de français aux adultes en soirée, gratuitement.
«Dans une petite place comme [Wawa], j’ai eu 19 personnes. C’était des gens d’affaires surtout. Ça a été, à ma surprise, un gros succès», raconte-t-elle.
La santé en français
Mme Paquette était membre du conseil d’administration du Centre de santé communautaire du Grand Sudbury lorsque celui-ci a reçu une lettre du gouvernement de l’Ontario qui demandait que le centre commence à offrir des services aux anglophones s’ils voulaient conserver son financement.
Elle a fait partie du groupe qui s’est rendu à Toronto rencontrer le ministre de l’époque. «On lui parlait calmement, mais il était tellement arrogant, il ne nous écoutait pas», se rappelle-t-elle.
«Quand ça a été mon tour de parler, je me suis fâché. Un coup de poing sur la table et je lui dit : Vous ne connaissez pas la réalité des Franco-Ontariens dans le Nord de l’Ontario. Ça n’existe pas des cours bilingues. Ça va devenir des cours anglophones.»
Le gouvernement annulera éventuellement sa demande, mais Mme Paquette donne plus de crédit à l’avocat Ronald Caza qu’à son discours. Mais sa passion à défendre la francophonie lui a permis de recevoir l’Ordre de la pléiade.