Le financement sera surtout utilisé pour aider les apprenants de la langue, les familles exogames et les personnes qui ressentent une certaine gêne à parler en français quotidiennement, chez eux ou en public.
Les Compagnons ont mené des discussions avec la communauté scolaire afin de déterminer les meilleures activités qui permettront aux personnes intéressées de mettre en pratique leurs connaissances.
«C’est de créer des moments où les gens peuvent venir s’essayer, parler et s’amuser en français, puis bâtir quelque chose qui va aussi bénéficier à la communauté et créer des liens», explique la coordonnatrice des activités chez les Compagnons, Anne Brûlé.
«Par exemple, avec l’École Saint-Raymond, on parle de faire des soirées de films où la diffusion serait faite en français avec des sous-titres en anglais. On a un DJ silencieux, un système qui peut être utilisé aussi dans une conférence pour faire de la traduction simultanée et rendre les choses accessibles aux gens. Ce sont toutes sortes de petites initiatives qui vont former ce projet», explique-t-elle.
Ainsi, quelles que soient leurs habiletés, les participants se sentiront mieux dans leur peau en ayant accès à plus d’occasions pour s’exprimer dans la langue de Molière.
Combattre l’insécurité linguistique et le sentiment d’isolement
Naturellement, l’usage du français varie d’une communauté ou d’un contexte social à l’autre. Les francophones et les francophiles du Nipissing, comme dans d’autres régions du nord-est de la province, peuvent très souvent se retrouver dans des situations où ils sont seuls à savoir parler français.
L’initiative des Compagnons a pour objectif de faire rayonner la langue auprès de ceux et celles qui n’ont pas toujours la chance de communiquer avec d’autres francophones.
«C’est facile de passer inaperçu, d’être invisible, reconnait Mme Brûlé. Souvent, on est le seul francophone dans un institut anglophone, puis c’est notre rôle de tout traduire et de toute s’assurer les services en français pour tout l’organisme.»
Ce n’est pas le cas pour tous les francophones. Ceux qui travaillent dans des établissements ou des organismes francophones — comme dans les conseils scolaires, les organismes culturels ou les médias, donne-t-elle en exemple — ont la chance de travailler en français. Ceux-ci ont la possibilité d’appuyer les amis qui ne peuvent pas travailler en français.
«Il y a énormément de gens qui ont passé à travers des systèmes d’immersion et qui ont des regrets de ne pas avoir continué avec le français. En faisant des initiatives qui rendent le français plus visible, ça enrichit la vie des gens qui vivent et qui essaient de vivre en français».
Les activités proposées par Les Compagnons seront dévoilées à une date ultérieure.