Un symbole officiel de l’Ontario depuis 2001, le drapeau vert et blanc jouit d’un statut spécial dans cette collectivité depuis déjà huit ans. Il a été rendu permanent par l’ancien conseil municipal en 2015. La bannière franco-ontarienne se trouve sur un mât en dessous de la bannière de la municipalité à l’entrée de quelques édifices – dont le bureau de Geraldton et le centre d’information touristique de Longlac.
Dans ce rapport mentionné dans l’ordre du jour du 15 février de la réunion du conseil municipal , l’administration de Greenstone motive la proposition de sa résolution par le fait qu’elle ne veut plus reconnaitre une communauté culturelle au mépris des autres.
Traduction d’un extrait du rapport : «Il y a certaines journées où le drapeau franco-ontarien n’est peut-être pas un choix approprié comme lors de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation ou la Journée nationale des peuples autochtones. Dans le plan stratégique de la municipalité, le conseil s’est engagé à la réconciliation. Faire flotter un autre drapeau à longueur d’année en dessous du drapeau municipal ne s’accorde pas avec la réconciliation.»
Contacté, le conseiller du quartier de Longlac, Alan Ouellet, a souligné qu’il se trouve actuellement en congé personnel et qu’il n’était donc présent lors de la réunion du 15 février.
«J’ai lu cela, mais je n’étais pas là pour le vote. Je ne suis pas totalement informé», assure M. Ouellet.
«On m’a déjà signalé que je n’ai pas le droit de faire des entrevues pour la ville, car je ne suis pas un porte-parole officiel pour la municipalité.»
L’AFNOO appelle à la mobilisation
Pour sa part, la présidente de l’Association des francophones du Nord-Ouest de l’Ontario (AFNOO), Claudette Gleeson, se dit déçue par la proposition de Greenstone. Elle estime que la décision a été prise sans faire de consultations avec les organismes et la communauté francophone
«Je pense qu’il faut qu’ils réalisent qu’au Canada, on a un contrat social entre trois peuples fondateurs. Chacun de nous a une place», explique Mme Gleeson.
«On veut s’assurer que chaque groupe, chaque membre fondateur soit reconnu. S’ils nous consultent, je suis certaine qu’on pourrait trouver une solution gagnante pour toute la communauté de Greenstone.»
Entre temps, l’AFNOO lance un appel à l’action. L’organisme veut mobiliser les francophones pour faire valoir l’importance du drapeau franco-ontarien aux élus de Greenstone.
«On a demandé une rencontre avec le maire (aussitôt informés par Le Voyageur) pour trouver ensemble une solution à cette situation. On veut être consultés», indique Mme Gleeson.
Le silence de l’administration
Claudette Gleeson invite la communauté francophone de Greenstone et de la région à rallier l’AFNOO pour envoyer un message clair au maire de Greenstone, pour que le drapeau franco-ontarien continue de flotter en permanence.
«Je dirais que pour nous, c’est important que la municipalité comprenne que le drapeau franco-ontarien est un symbole central de notre identité et de notre présence, non seulement à Greenstone, mais partout dans la province», lance-t-elle
À préciser que le poids démographique des francophones de Greenstone est de 31%. Les villages de Longlac et Geraldton ont également une désignation en vertu de la Loi sur les services en français du gouvernement de l’Ontario.
Toutes nos tentatives d’entrer en contact avec l’administration de Greenstone sont restées vaines. Le Voyageur n’a pas été en mesure d’obtenir un commentaire de la municipalité avant notre échéancier de publication.