le Lundi 16 septembre 2024
le Mercredi 28 février 2024 13:00 Francophonie

Sous-financement : l’AFO dénonce une certaine «mauvaise foi politique»

Fabien Hébert, président de l’AFO. — Photo : Courtoisie
Fabien Hébert, président de l’AFO.
Photo : Courtoisie
Des promesses non tenues de la part du gouvernement fédéral, un sous-financement chronique du côté du gouvernement provincial, tel est le lot des organismes francophones, au moment où l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) réitère sa demande pour une juste part dans le budget. Son président Fabien Hébert y décèle une certaine «mauvaise foi politique».
Sous-financement : l’AFO dénonce une certaine «mauvaise foi politique»
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L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario vient de déposer un mémoire à l’occasion des consultations gouvernementales sur le budget fédéral 2024.  

l’AFO réitère deux demandes qu’elle précise de «longue date», à savoir d’assurer un meilleur financement du secteur communautaire et postsecondaire franco-ontarien.

Dans un mémoire déposé à l’occasion des consultations gouvernementales sur le prochain budget fédéral, l’AFO a demandé au gouvernement d’«augmenter l’appui financier pour les organismes franco-ontariens et de s’attaquer au sous-financement chronique venant du fédéral en Ontario». 

« Le gouvernement fédéral doit mettre fin à cette iniquité du financement communautaire en Ontario. Au cours des cinq dernières années, la part de l’Ontario a reculé. Malgré que le gouvernement fédéral a augmenté le financement de base des organismes en 2018. Ce sous-financement a des conséquences importantes pour l’ensemble de nos membres, dont les ACFOs, les centres culturels et les organismes des groupes racialisés de langue française », a déclaré le président de l’AFO, Fabien Hébert, dans un communiqué rendu public le 15 février dernier.

Contacté, Fabien Hébert a souligné un problème d’engagement de la part du gouvernement fédéral. 

«Je crois qu’il y a un problème de priorisation des dossiers au niveau du gouvernement fédéral. De plus, le gouvernement ne s’engage pas à respecter ses promesses. Je présume que nous ne figurons pas dans sa liste de priorités», indique-t-il. 

Les promesses 

Par promesses, Fabien Hébert désigne, entre autres, le Fonds complémentaire en éducation postsecondaire en langue minoritaire. 

«Selon ses promesses électorales, le gouvernement fédéral devait pérenniser et bonifier ce Fonds à 80 millions $ par année. Nous espérons bien que ce Fonds verra le jour dans les plus brefs délais, pour appuyer nos institutions qui offrent une éducation cruciale aux demandes actuelles de la main-d’œuvre francophone et bilingue», souligne l’AFO. 

Fabien Hébert trouve cela injuste, par ailleurs, que l’Ontario français perçoit seulement 18 % du financement de Patrimoine Canada lié au Volet vie communautaire, dans le cadre du Plan d’action pour les langues officielles.  

Selon lui, la francophonie ontarienne devrait bénéficier d’un minimum de 30% de ce budget, comme «la communauté francophone de l’Ontario représente plus de 50% de la communauté francophone hors Québec». 

«C’est vraiment malheureux que nous continuions à bénéficier de seulement 18% du financement. Nous ne demandons pas 50%, mais je pense que ce serait très juste d’obtenir un 30%», relève-t-il. 

Fabien Hébert affirme que les organismes communautaires sont dans une situation telle qu’ils ne parviennent même pas à payer leur loyer ou à s’acquitter des honoraires d’un seul employé. «Le gouvernement est au courant de cette situation», assure-t-il. 

Pourtant, le président de l’AFO affirme que ce n’est pas l’argent qui manque. 

«Prenons l’exemple du financement de l’Université de Sudbury. C’est clair que la décision est politique. Tout le monde sait qu’une communauté a besoin de ses institutions pour fonctionner. C’est clair qu’il y a une certaine mauvaise foi politique», conclut-il.