Le chiffre que retient le directeur général : une augmentation de fréquentation de l’ordre de 10 % pour ce qui est des problèmes de santé mentale.
Quatorze-cent-quatre-vingt-quatorze individus, je ne me souviens pas d’avoir vu ça en 17 ans, rapporte Steve Filion. Treize-mille-cinquante-deux activités cliniques, c’est du monde. Je pense qu’on s’y attendait avec le stress, l’anxiété, l’isolement tout ce qui touche la pandémie.»
Les données issues du rapport annuel rappellent la nécessité du service, fait-il valoir.
De l’aide? Oui, mais…
Steve Filion souligne l’importance des partenariats avec l’hôpital, le centre de santé communautaire et d’autres organismes, qui multiplient les références. En plus, la sensibilisation aux enjeux de santé mentale incite les gens à aller chercher de l’aide. «Les campagnes de sensibilisation, partout en province et au Canada, ont beaucoup aidé», constate Steve Filion.
N’empêche, il y a toujours des tabous bien ancrés et qui amènent une certaine clientèle à demander des rendez-vous en soirée, en particulier l’hiver, pour entrer dans le bâtiment qui loge les Services de counselling discrètement, l’emplacement étant passant. «Le stigma de venir chercher des services, il existe encore. C’est aussi la réalité d’une petite communauté», indique Steve Filion.
Le déménagement pourrait être une solution à cet enjeu. «Notre réalité, c’est qu’on a de nouveaux programmes, plus de personnel, on manque de place», explique le directeur. Il souhaite d’ailleurs poursuivre l’expansion de l’agence.
Violence familiale
Une autre hausse importante est enregistrée, celle du recours aux services relatifs à la violence familiale. Les Services de counselling Hearst-Kapuskasing-Smooth Rock Falls ont appuyé 120 femmes et enfants victimes de violence, dans les centres d’hébergement et dans leurs programmes. La hausse se chiffre à 60 %.
«C’était prévisible, estime le directeur. L’année précédente, on était en shut down. Les femmes étaient plus isolées, ne pouvaient pas sortir de la maison ou de leur relation.»
S’ajoutent des barrières à l’accès : certaines communautés ne sont pas desservies par des services d’hébergement d’urgence. C’est le cas de Hearst, par exemple. Il faut venir à Kapuskasing ou on va te payer une chambre d’hôtel. Mais la réalité des femmes qui fuient une relation abusive, [c’est qu’]elles ont un emploi, les enfants vont à l’école, elles ne sont pas prêtes à quitter Hearst pour venir à Kapuskasing.»
Les Services de counselling explorent d’ailleurs divers modèles pour offrir de tels services. Par exemple, une maison de transition où la clientèle peut loger de 12 à 18 mois, le temps de se trouver un logement. Le directeur illustre : «À Moosonee, par exemple, si tu es une femme monoparentale qui cherche un loyer, il n’y a pas d’appartement.» La maison de transition, à ses yeux, les empêcherait «de retourner dans une relation abusive.»