le Lundi 16 septembre 2024
le Mercredi 23 novembre 2022 13:49 Santé

Une recherche auprès des proches aidants francophones

La présidente du Club Amical, Céline Paulin, avec les membres de l’équipe de recherche : le collaborateur chercheur associé au Centre de recherche en santé dans les milieux ruraux du Nord Patrick Timony, l’étudiante en travail social et assistante de recherche Bernouse Davilus, le chercheur principal Frantz Siméon, la professeure en Sciences infirmières Sylvie Larocque et l’étudiante et coordonnatrice du projet, Tanya Quesnel. Autres participants absents : les professeurs.es Sara Torres et Yves Couturier. — Photo : Julien Cayouette
La présidente du Club Amical, Céline Paulin, avec les membres de l’équipe de recherche : le collaborateur chercheur associé au Centre de recherche en santé dans les milieux ruraux du Nord Patrick Timony, l’étudiante en travail social et assistante de recherche Bernouse Davilus, le chercheur principal Frantz Siméon, la professeure en Sciences infirmières Sylvie Larocque et l’étudiante et coordonnatrice du projet, Tanya Quesnel. Autres participants absents : les professeurs.es Sara Torres et Yves Couturier.
Photo : Julien Cayouette
Nord de l’Ontario — L’amélioration des services pour les proches aidants francophones du Nord de l’Ontario doit commencer par une collecte de données.
Une recherche auprès des proches aidants francophones
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Une équipe de recherche de l’Université Laurentienne s’est donné cet objectif et fera la collecte d’information au cours de l’hiver avec l’aide de clubs d’âge d’or de Sudbury, de Cochrane, du Témiskaming et du Nipissing. L’annonce a été faite au Club Amical du Nouveau Sudbury le 18 novembre.

Comme le rappelle le chercheur principal, le professeur du programme de service social Frantz Siméon, il y a présentement très peu de renseignements au sujet des ainés francophones du Canada. Un obstacle quand vient le temps de demander la création de services.

On sait par contre que 95 % des besoins des personnes à domicile qui ont perdu leur autonomie sont assurés par un membre de leur famille. 

«J’ai vu des gens pleurer dans mon bureau et dire : “J’en peux plus”», raconte la présidente du Club Amical, Céline Paulin. «Tu essaies de les brancher quelque part, mais c’est très difficile parce que c’est en anglais. Quand on vit des moments de crise psychologique, on revient vers notre langue», ajoute-t-elle.

Les proches aidants forment un groupe particulièrement difficile à rejoindre. Ils sont souvent isolés. Pour s’assurer d’avoir au moins quarante personnes, l’équipe acceptera les témoignages des gens qui sont présentement des aidants naturels à domicile, qui s’occupent de quelqu’un en résidence ou qui ont été proche aidant pendant au moins deux ans dans le passé.

Puisque plusieurs personnes âgées prennent soin de leurs conjoints ou de leur conjointe, les clubs d’âge d’or sont un point de contact intéressant. 

Des rencontres seront également faites avec des représentants d’organismes communautaires qui offrent des services à domicile afin de bien recenser ce qui existe.

À lire : Le parcours du combattant des proches aidants francophones en milieu minoritaire

Discussions autour d’un café

Les premières discussions se feront en groupe sous la forme de cafés-rencontres. Plus tard viendront des entrevues individuelles pour ceux qui accepteront d’en faire. 

Les sexes seront divisés pour les cafés-rencontres. Mme Paulin prend ses parents en exemple pour expliquer ce choix : «Si mon père était dans un café-rencontre et disait quelque chose comme “j’ai pas d’aide et il faut que je fais ci et il faut que je fais ça”, tel que je connais ma mère, elle aurait répondu : “Moi j’ai fait ça toute ma vie, qu’est-ce que t’as à te lamenter!”» L’intention est donc de laisser chacun s’exprimer sans jugement, car les proches aidants vivent parfois avec de la culpabilité.

La présidente croit qu’il sera facile de recruter assez de participants. Ceux à qui elle en a déjà parlé attendent impatiemment que les rencontres commencent. «Il y a aussi le côté social. Lorsqu’ils vont discuter dans les cafés-rencontres, ils vont échanger des idées et des trucs», dit-elle.

«Les sujets dont on va discuter, ce sera vraiment leurs expériences. Qu’est-ce qu’ils souhaitent voir se réaliser au cours des prochaines années en terme de soutien», explique l’étudiante en travail social et assistante de recherche Bernouse Davilus.

Les données seront analysées au printemps et présentées, espère-t-on, en avril et en mai.

À lire : Inauguration d’un service de soutien pour les personnes vivant avec la démence et leurs familles

Obtenir du concret

La recherche permettra de décrire l’expérience des proches aidants francophones dans le Nord de l’Ontario, comprendre leurs interactions avec les organismes et dégager les rôles de chacun dans le soutien à domicile.

Céline Paulin précise que le Club Amical collabore au projet parce qu’il aura un impact positif dans la communauté; peut-être à la création de services. 

La recherche est financée par les Instituts de recherche en santé du Canada. Elle est pilotée par le Club Amical, la Fédération des ainés et des retraités francophones de l’Ontario, l’Organisme de soutien aux aidants naturels de l’Ontario et les Services de soins à domicile et en milieu communautaire.

Si vous voulez plus d’information ou participer à la recherche, écrivez à Tanya Quesnel à [email protected].