En conférence de presse, l’infirmière en chef de l’hôpital Sensenbrenner souligne l’importance du don. Mais Lucie Lamontagne souligne d’autres défis que doit relever l’hôpital. «On a besoin de toute une équipe dans le groupe d’obstétrique.»
Ce n’est pas la première fois où l’annonce de dons servant à l’achat de nouveau matériel est aussi l’occasion de rappeler les enjeux en matière de ressources humaines. Lors d’une annonce en juin 2022, le personnel de l’hôpital avait indiqué que la deuxième salle du bloc opératoire ne pourrait fonctionner à plein régime faute de plus d’anesthésistes et de personnel infirmier.
«Allez accoucher ailleurs»
Il n’est pour le moment plus possible d’accoucher à Hearst : le seul médecin qui faisait de l’obstétrique a quitté ses fonctions.
«Les mamans de Hearst se sont fait dire d’aller à une place où il y a de l’obstétrique, comme à Timmins ou à Ottawa» quelques semaines avant la date prévue de l’accouchement, rapporte Lucie Lamontagne. «Les mamans et les familles ne peuvent pas nécessairement se déplacer.»
Cette situation n’a pas encore eu de répercussions sur l’hôpital de Kapuskasing, mais l’infirmière en chef rappelle que dans la région de Hearst, une maman a accouché à l’urgence et une autre avec le soutien d’ambulanciers.
«Hearst et nous, on se couvrait. Il faut plus compter sur l’hôpital régional qui est à Timmins», soit à un peu moins de 2 h de route de Kapuskasing et à 3 h de Hearst, ajoute-t-elle.
L’hôpital kapuskois supervise de 70 à 80 accouchements par année. Mais les 17 et 18 juillet seulement, il y en a eu 4 en 36 heures.
Pour assurer les services d’obstétriques, Sensenbrenner a dû demander à l’hôpital régional de Timmins de former du personnel infirmier. Deux médecins généralistes se relaient sur appel en cas de besoins obstétriques et un seul anesthésiste est en permanence à Kapuskasing.
Nouveaux équipements
Revenons à la question matérielle. En janvier, la Fondation de l’hôpital Sensenbrenner avait émis quelques souhaits relativement au département des naissances : réaménager la salle de travail, obtenir un lit chauffant pour nouveau-nés et rapprocher la pouponnière des chambres de maternité.
Les deux premiers objectifs sont atteints. Grâce à un don de 20 000 $ des Chevaliers de Colomb, l’hôpital a acheté un lit de travail.
À son tour, Agnico Eagle permet l’achat de trois pièces d’équipements : une lampe accrochée au plafond (l’ancienne lampe, au plancher, posait des risques de trébucher), un moniteur cardiaque fœtal sans fil pour que la mère puisse quitter le lit pendant l’accouchement et un lit familial postnatal. Le lit familial est déjà à l’hôpital, le plafonnier est installé fin juillet, le moniteur et le lit de travail sont commandés.
Prochain projet
Il faudra cependant attendre avant d’envisager le déménagement de la pouponnière, estime Lucie Lamontagne. Les projets soumis à la Fondation sont très nombreux. D’ailleurs, la Fondation a déjà choisi sa prochaine campagne, mais ne l’a pas encore annoncée.
«On ne parle plus de covid, c’est tellement excitant», lance l’infirmière en chef.
Lancée en 2019, la Fondation de l’hôpital Sensenbrenner a jusqu’ici permis à l’hôpital de s’équiper de nouveaux appareils de mammographie et d’échographie, d’aménager une nouvelle salle dans le bloc opératoire, d’offrir des chirurgies pour le cancer du sein, d’acheter un appareil de photothérapie pour les nouveau-nés et de rénover la pharmacie.
En janvier, la Fondation annonçait l’atteinte des objectifs financiers pour aménager une chambre à double vocation, soit de soins bariatriques et palliatifs. L’équipement a été installé, mais l’aménagement de cette chambre n’est pas encore terminé.
Les efforts de recrutement, aussi, se poursuivent.