Lorsque la Dre Catton parle de bénéfices, elle fait allusion à une plus grande efficacité dans les services, à la réduction du chevauchement et au renforcement des échanges avec les partenaires de la région.
La directrice générale du Réseau du mieux-être francophone du Nord de l’Ontario, Diane Quintas, abonde dans le même sens : «Le partage de ressources qui se fait depuis un bout de temps a démontré son efficacité.» Selon Mme Quintas, cette gestion unique va permettre de minimiser le dédoublement des certaines activités. Et, bien sûr, permettre des économies, bien que la Dre Catton n’ait pas avancé de chiffres.
Cependant, le directeur général du Centre de santé communautaire de Kapuskasing et région, Denis Beaulac, est plus réservé face à cette fusion. Elle le surprend. D’après lui, «la couverture d’une si grande géographie comme le district de Cochrane était déjà très difficile pour le bureau de santé Porcupine. En ajoutant un autre district pour agrandir la géographie, j’ai une crainte que certains programmes ou certaines communautés vont être affectés.»
Rappelons que le Bureau de santé de Porcupine touche, selon le recensement de 2021, 82 000 personnes, alors que le Centre de santé communautaire de Timiskaming rejoint quelque 32 000 personnes.
Et les services en français
Pour Diane Quintas, le Bureau de santé de Porcupine a fait «beaucoup d’efforts pour servir les francophones». Selon elle, c’est dans leur mandat d’offrir des services en français, puisqu’ils desservent une communauté formée de 40 % par des francophones. Mme Quintas note que plus de 70 employés de Porcupine ont suivi la formation du Réseau du mieux-être francophone sur la sensibilisation d’offrir des services en français.
De son côté, Denis Beaulac estime que les deux bureaux de santé ont forcément à l’esprit le fait que la francophonie doit rester «un sujet important quant à la santé de leurs communautés». «Ça sera la responsabilité des fournisseurs francophones et des communautés francophones de pousser à ce que ces changements n’affectent pas les services.»
Quant à la Dre Catton, elle se veut rassurante : «La fusion n’affectera pas les services en français dans les deux unités de santé. Les résidents des deux communautés continueront de recevoir des soins dans l’une ou l’autre des langues officielles de leur choix.»
L’amalgame des deux entités de santé en étant encore au stade préliminaire, il est difficile pour la Dre Catton de dire si le personnel sera augmenté. Cependant, la cheffe de la direction tient à rassurer la population : les bureaux de Porcupine et de Timiskaming «s’engagent à fournir des mises à jour aux communautés qu’ils desservent» au fur et à mesure que se déroulera le processus de fusion.