le Vendredi 6 décembre 2024
le Vendredi 9 février 2024 15:00 Santé

Ça bouge au Centre de l’âge d’or

L’hiver rime avec la reprise d’activités physiques douces, au Centre de l’âge d’or de Kapuskasing. Ici, les séances de yoga sur chaise et de taïchi ont un triple effet : faire bouger les membres, en attirer de nouveaux et réduire les risques de blessures.
Ça bouge au Centre de l’âge d’or
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Si elles ont pour objectif premier de stimuler la vie active chez les aînés, les séances de tai chi et de yoga ont un effet positif sur le centre en tant que tel. «Ça apporte de nouvelles gens», relève Denise Girouard, coordonnatrice du Centre de l’âge d’or de Kapuskasing.

Grâce à ces activités, les sexagénaires «commencent à entrer dans le centre», a-t-elle observé. Même si le Centre vise les 50 ans et plus, «beaucoup de gens ne venaient jamais : ils pensent que c’est [pour les] plus vieux.»

En ce sens, l’après-COVID a eu une incidence positive, croit-elle. «Les gens cherchent à faire des choses pour socialiser, voir du monde.»

Des retraités plus en forme

Le Centre de santé communautaire de Kapuskasing et région offre aussi des séances d’exercice, celles-ci par visioconférence — une initiative pendant la pandémie de COVID-19, qui sert à rompre l’isolement et à assurer la forme physique. Toutes les semaines, trois séances de 30 minutes sont présentées. Comme au Centre de l’âge d’or, on retrouve des sexagénaires, mais des nonagénaires sont aussi de la partie. «On travaille tout le corps, explique Mandy Larochelle, intervenante du programme Vieillir à Domicile. Un petit peu de ballant, un renforcement du bas du corps, du core.»

Ces séances d’exercices et de yoga sur chaise sont à la programmation du Centre de l’âge d’or depuis plusieurs années. Le taïchi, lui, était sur pause. «Beaucoup de monde le demandait», selon Denise Girouard, qui a mis quelques mois à trouver quelqu’un en mesure d’animer les séances.

«Je pense qu’à la fin de la journée, que ce soit pour les préventions de chute, pour les troubles du cœur, peu importe, ça revient toujours à la même chose, ajoute Mandy Larochelle : le bien-être de la personne, le bien-être de notre communauté.»

Bouger pour ne pas tomber

Les campagnes de prévention des chutes ont-elles une incidence sur la participation à ces séances d’activité physique? C’est bien possible, estime la coordonnatrice du Centre de l’âge d’or, Denise Girouard. D’ailleurs, depuis qu’elle travaille pour le programme Vieillir à domicile, soit depuis 12 ans, Mandy Larochelle a d’ailleurs observé que les aînés semblent plus sensibilisés à l’importance de rester actifs.

Il faut dire que les organisations de santé publique font la promotion de la vie active, ce qui rejaillit sur des organisations comme le Centre de santé communautaire et le programme Vieillir à domicile. De plus, en 2015, on instaurait le mois de la prévention des chutes au Canada.

Un enjeu de santé publique

Selon un rapport publié par Santé publique Ontario en octobre 2022, «les chutes comptent pour plus de 65 % des hospitalisations motivées par des blessures chez les adultes de 65 à 74 ans, une proportion qui s’élève à 80 % dans le cas des adultes de plus de 75 ans».

À l’hospitalisation s’ajoutent des besoins de réadaptation, la douleur chronique ainsi que des conséquences psychologiques comme l’isolement social et la participation réduite aux activités du quotidien.

«Aussitôt que [des clients] vivent une chute ou qu’ils ont une blessure, ça fait boule de neige, partage Mandy Larochelle. Ils ont peur, ils arrêtent de bouger un peu plus. C’est là qu’on voit que ça descend assez vite.»

D’autres activités

Que ce soit pour renforcer les muscles, assurer la bonne forme, prévenir les chutes ou la maladie ou pour rompre l’isolement, «c’est pour le bien-être des clients, c’est sûr», conclut Mandy Larochelle.

Et ça assure aussi la vitalité, dans ce cas-ci, du Centre de l’âge d’or de Kapuskasing.

Là, 25 personnes participent aux séances de taïchi, une quarantaine aux exercices et étirements et une vingtaine au yoga sur chaise. Il en coûte 3 $ par séance, 1 $ pour les exercices sur tapis — de quoi aider à payer les instructeurs.

Le Centre de l’âge d’or de Kapuskasing, qui compte environ 400 membres, présente d’autres activités hebdomadaires d’ordre social, gratuitement moyennant l’adhésion. «On a des cartes, du carpet bowling, du floor shuffleboard et on est ouverts pour les jeux de société, la courtepointe et les métiers à tisser», indique Denise Girouard. Un dîner est aussi servi tous les mercredis.

Le programme PIED

Le Centre de santé communautaire de Kapuskasing et région offre régulièrement un programme intensif de 12 semaines, appelé PIED (Programme intégré d’équilibre dynamique). Il comporte un élément de sécurité, mais aussi de mouvement. «À chaque fois que je l’ai offert, il y a des bienfaits, indique Mandy Larochelle, intervenante du programme Vieillir à domicile : la force physique, les mouvements, tout ça s’améliore incroyablement.»

Mesures à l’appui. L’une d’elles, c’est l’exercice que Mandy Larochelle appelle get up and go : «ils se lèvent, ils marchent, puis on les time.» Une autre, c’est de se tenir en équilibre tout en tenant un ballon sur un pied. «La première fois, ils [y arrivent] 2-3 secondes. À la fin du cours, des fois, ils tapent une minute. C’est vraiment incroyable.»

Le programme s’adresse aux 60 à 90 ans, une fourchette qui n’est pas sans défis. «Finalement, ils viennent tous à bout de faire pareil.»