Quand la clinique a ouvert ses portes en 2014, elle offrait des services aux clients sur place au campus et, par la suite, ses gestionnaires se sont aperçus que plusieurs de leurs clients avaient de la difficulté à se déplacer vers eux.
«C’était soit des gens qui avaient subi un accident vasculaire cérébral, soit des enfants inscrits dans des écoles. Certains parents peinaient à les emmener. Nous avons alors opté pour un service communautaire», explique Chantal Mayer-Crittenden, professeure agrégée et orthophoniste à l’École d’orthophonie à l’Université Laurentienne.
Les employés de la clinique se rendent actuellement dans des communautés en collaboration avec leurs partenaires comme le Centre de soins continus Saint-Joseph, le centre régional de santé de North Bay et certains conseils scolaires dans le Nord-Ouest de l’Ontario. En Alberta, ils donnent des services virtuellement.
Cela leur a permis d’offrir des services à un grand nombre de clients.
«On a commencé, il y a dix ans, avec une dizaine de clients, maintenant on dessert au-delà de 250 clients par année , indique Mme Mayer-Crittenden.
À part les clients qu’elle continue de recevoir pour des soins, la clinique universitaire d’orthophonie participe à la formation des étudiants.
Ceux qui suivent le programme d’orthophonie à la maîtrise doivent y compléter 350 heures de stage, sous la supervision de deux orthophonistes, membres de l’Ordre des orthophonistes de l’Ontario, qui travaillent à temps plein.
Honneur à Ali Reguigui
«En célébrant le 10e anniversaire de la clinique, on voulait aussi que les gens sachent que c’est grâce au Dr Reguigui qu’on a cette clinique et nos programmes», fait savoir Chantal Mayer-Crittenden.
L’École d’orthophonie vient d’amorcer les démarches afin que la clinique porte le nom d’Ali Reguigui.
«Ce sera de même pour la bourse pour les étudiants de l’École d’orthophonie, elle s’appellera aussi Ali Reguigui», ajoute la professeure Chantal Mayer-Crittenden.
Des projets en vue
Mme Mayer-Crittenden déclare que quelqu’un qui a subi un accident vasculaire cérébral et qui a de la difficulté à avaler a besoin d’une évaluation par une orthophoniste.
Le rendez-vous pour avoir ce qu’on appelle une vidéofluoroscopie à l’hôpital à Sudbury peut prendre longtemps, selon elle.
«Alternativement, une autre méthode qu’on peut utiliser est la caméra endoscopique. On est en train de travailler avec un oto-rhino-laryngologiste pour offrir ce service à notre clinique, ça va beaucoup aider les gens du Nord», fait-elle savoir.
Elle indique qu’actuellement, il faut aller au sud de la province pour recevoir ce service.
Un service essentiel pour la communauté
Émilie Filion a terminé son baccalauréat en 2018, puis sa maîtrise en 2020 en orthophonie à l’Université Laurentienne.
Elle a depuis travaillé comme orthophoniste pour un conseil scolaire francophone à Sudbury avant d’être recrutée, il y a quelques semaines, par le Centre de réadaptation Saint-Joseph. Elle souligne l’importance de l’orthophonie.
«C’est un service essentiel pour les clients, mais également bénéfique pour toutes les professions, parce que la communication est au cœur de tout ce qu’on fait. Elle a un impact sur tout le circuit de soins», explique Mme Filion.
Elle souligne qu’il y a un grand besoin dans la communauté et qu’il y a malheureusement une pénurie d’orthophonistes.
Avec son nouveau poste, Emilie Filion s’occupe principalement de la déglutition. Mais l’orthophonie intervient aussi pour des besoins en communication, au niveau de l’articulation et d’autres troubles liés au langage.