le Vendredi 6 décembre 2024
le Mercredi 27 novembre 2024 9:00 Santé

La province investit dans la formation d’infirmières, l’opposition veut des solutions plus directes

  Crédit: Hush Naidoo Jade Photography - Unsplash.com
Crédit: Hush Naidoo Jade Photography - Unsplash.com
Le gouvernement de l’Ontario se dit déterminé à améliorer la situation dans le secteur des soins de santé. Il va investir 510 millions $ dans la formation de nouvelles infirmières et de nouveaux infirmiers. Il poursuit également son objectif de faciliter l’embauche d’infirmières formées à l’étranger. Un membre de l’opposition estime qu’il reste encore beaucoup à faire.
La province investit dans la formation d’infirmières, l’opposition veut des solutions plus directes
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«Notre gouvernement continue de renforcer les effectifs actuels et futurs du secteur de la santé en Ontario en ajoutant des milliers d’infirmières et d’infirmiers dans toute la province, a déclaré la ministre de la Santé, Sylvia Jones, dans un communiqué rendu public le 20 novembre.

Le communiqué indique que le budget prévu permettra à plus de 20 000 apprenantes et apprenants en soins de santé la possibilité de travailler dans les trois prochaines années dans des hôpitaux et des organismes de soins à domicile et en milieu communautaire d’ici la fin de 2027.

La province a pensé aussi aux membres du personnel infirmier qui souhaitent optimiser leurs compétences et leur expérience. Elle investira près de 1,7 million $ au cours de la prochaine année pour aider plus de 1 600 infirmières autorisées et infirmiers autorisés à payer jusqu’à 1000 $ en frais de scolarité pour obtenir une formation en prescription de certains médicaments. Il s’agit de certaines affections, la contraception, l’immunisation, le sevrage tabagique et le traitement topique des plaies.

L’embauche d’infirmières formées à l’étranger

Le gouvernement promet que l’année prochaine les infirmières et infirmiers formés à l’étranger qui sont titulaires d’un baccalauréat et les infirmières et infirmiers auxiliaires qui sont titulaires d’un diplôme n’auront plus besoin de passer par la longue étape d’évaluation des études dans le cadre du processus d’inscription.

Ils pourront ainsi économiser jusqu’à 7500 $ et commencer à exercer leur profession en Ontario plus rapidement.

Silvie Crawford, registrateure et directrice générale et chef de la direction à l’Ordre des infirmières et des infirmiers de l’Ontario souligne d’ailleurs que l’Ordre «continue d’améliorer de manière proactive ses processus d’inscription pour tous les candidats souhaitant exercer dans la province».

France Gélinas, porte-parole de l’opposition en matière de Santé du Nouveau Parti démocratique (NPD) de l’Ontario

Photo: Archives

Ça ne répond pas aux problèmes du moment

La porte-parole de l’opposition en matière de Santé du Nouveau Parti démocratique (NPD) de l’Ontario reconnait que le montant annoncé par le gouvernement pour accroitre la main-d’œuvre infirmière est impressionnant. France Gélinas fait remarquer toutefois qu’on «commencera à dépenser cet argent entre 2025 et 2027».

«On attendra quatre an avant d’avoir des infirmières formées qui puissent aider, alors que présentement on vit déjà une crise dans notre système de santé», explique Mme Gélinas, également députée de Nickel Belt.

Elle déplore qu’il y a à Sudbury des infirmières praticiennes sous-employées. 

«On a des gens qui sont prêts à prendre des milliers de personnes sans accès aux soins primaires et les leur donner, mais ils n’ont pas d’emploi».

Elle dit que des centres de santé communautaire et des cliniques d’infirmières praticiennes n’ont pas connu d’augmentation budgétaire depuis longtemps. 

«Par conséquent, ils ne sont pas capables de garder leur personnel», déclare France Gélinas.

De petits pas

La députée provinciale Gélinas indique que l’opposition a toujours demandé que «nos infirmières aient le droit de pratiquer dans leur plein champ de pratique». Elle fait allusion au gouvernement qui accepte de financer les infirmières pour des formations en prescription de certains médicaments.

«Le gouvernement descend un peu les freins qu’il avait mis sur ce que les infirmières avaient le droit de faire. Ce sont de petits pas dans la bonne direction, mais le problème reste qu’il n’y a pas de solutions directes aux problèmes du moment», lance-t-elle.

«Pas d’accès aux soins primaires, pas de médecins de famille, pas d’infirmières praticiennes. Conséquence : les salles d’urgences et les hôpitaux sont débordés», ajoute Mme Gélinas.

Quant au recrutement d’infirmières formées en dehors du Canada, la députée fait savoir qu’il y a bien «des régions sur la planète qui en ont besoin plus que nous».

«On n’est pas prêt à ce que l’Ontario commence à aller faire du recrutement dans les pays d’Afrique par exemple ou d’Amérique du Sud», dit-elle. 

Mais pour les infirmières venues de l’étranger et qui sont déjà installées en Ontario, on devrait rendre la transition beaucoup plus facile, selon elle. 

Le gouvernement fixe le 1er avril prochain comme date à laquelle les infirmières et infirmiers ayant reçu leur formation à l’étranger pourront franchir plus rapidement les étapes du processus d’inscription à l’Ordre.

La politicienne semble sceptique.

«Espérons-le, ils sont en train de faire beaucoup de promesses qui vont arriver dans le futur», confie-t-elle.  

«Il faut faire la balance entre une promesse électorale et ce qu’ils ont vraiment l’intention de faire. Ils en ont fait beaucoup de promesses électorales sur lesquelles ils n’ont jamais fait de suivi», conclut la députée de Nickel Belt.