«C’est notre expérience personnelle qui nous a donné la motivation de vouloir donner à la communauté un service de plus en plus nécessaire. Comme c’est là, il n’y a pas de place pour accueillir les sans-abris ou pour les gens souffrant de santé mentale qui vivent dans la rue», dit Lianne Paillé. Leur fils Zack a eu des problèmes de santé mentale et de toxicomanie, alors ils connaissent bien le sujet.
«Au début, on avait une crainte de commencer le projet, mais aujourd’hui, on est content où on est rendu», ajoute-t-elle.
Ils ont déjà tenu trois entrevues pour le poste de direction du refuge et devraient annoncer la personne choisie prochainement. «C’est elle qui s’occupera des liens avec la communauté, comme les services sociaux ou l’hôpital, ainsi qu’avec les bailleurs de fonds de la communauté ou des gouvernements», explique Yves Paillé.
Le refuge se dotera aussi d’un ou d’une coordonnatrice. Cette personne sera responsable de créer un climat sécuritaire et bienveillant pour les invités. «Il ou elle aura à développer une relation de confiance avec les invités : pas de les forcer à faire ce qu’ils ne veulent pas faire», précise M. Paillé.
Sympathie «avec les yeux ouverts»
Zack’s Crib offre 12 lits et un lit supplémentaire en cas de COVID. Il y a une salle commune avec téléviseur, piano et table de pingpong. De plus, le refuge a une cuisine, une salle à manger, une salle d’examen et une salle de méditation.
Le refuge a aussi une salle de triage. «Oui, il faut décider si c’est un vrai sans-abri. Pas un fêtard sans le sou ou quelqu’un qui a peur de retourner chez lui parce qu’il s’est chicané avec son voisin. Dans ces cas-là, on prend les mesures nécessaires pour aider, mais le refuge n’est pas là pour ces cas-là. Il faut être sympathique avec les yeux ouverts», explique Yves Paillé.
Une fois le refuge ouvert, les Paillé veulent rester au conseil d’administration comme fondateur et fondatrice. «On veut que notre vision continue», indique Lianne Paillé.
Le besoin pour les dons sera constant
«Financièrement, on est bon pour cette année», affirme Yves Paillé. Il est conscient que la viabilité de Zack’s Crib dépendra à long terme des dons de la population et des entreprises locales. Elles ont pour l’instant répondu généreusement lors des blitz. Il reconnait aussi l’importance des contributions de grandes compagnies, de fondations et de l’aide gouvernementale. Le refuge est accrédité comme organisme à but non lucratif et peut remettre des reçus pour fin d’impôt.
Pour le couple Paillé, ce qui est plus important, «c’est de continuer à sensibiliser les gens, les éduquer et combattre les préjugés face à la dépendance, la maladie mentale et les gens qui se sont retrouvés sans-abris pour des raisons qui échappent à leur contrôle».
Une version plus longue de ce texte a été publiée dans Le Voyageur du 11 octobre. Pour ne rien manquer, abonnez-vous.