Ce matin, les 124 députés provinciaux reprennent du service à l’Assemblée législative de l’Ontario après la pause estivale des travaux de la Chambre. Un dernier droit nous conduisant vers la prochaine élection provinciale le 2 juin 2022. L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) aura particulièrement à l’oeil deux enjeux prioritaires devant se régler d’ici le déclenchement de la prochaine campagne électorale : la refonte de la Loi sur les services en français et la mise en œuvre d’une solution pour la programmation universitaire de langue française, principalement à Sudbury.
Lors de la campagne électorale de 2018, tous les partis politiques provinciaux s’étaient engagés à refondre la Loi sur les services en français. L’adoption de la loi 8, une œuvre de Bernard Grandmaître, a été un pas de géant pour l’agrandissement de l’espace francophone en Ontario. Moderniser cette loi en profondeur d’ici le printemps prochain a le potentiel de dynamiser la francophonie ontarienne.
L’an dernier, l’AFO et son partenaire dans ce dossier, l’Association des juristes d’expression française de l’Ontario (AJEFO), a remis au gouvernement une proposition de libellé. Le ministère des Affaires francophones a consulté les ministères impliqués et la communauté francophone. Nous avons hâte de prendre connaissance de la proposition de projet de loi de la ministre des Affaires francophones, Caroline Mulroney, avec qui le dialogue à ce sujet a été constant et constructif.
L’autre enjeu est la situation du postsecondaire de langue française, surtout celle à Sudbury. Après 20 ans de désintérêt envers la francophonie, la Laurentian University s’est placée il y a huit mois sous la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC). Résultat : 48 % de la programmation de langue française est passée à la hache, la Laurentian University a sonné la fin unilatérale de la fédération laurentienne. La confiance de la communauté franco-ontarienne envers l’institution s’est effritée et les diplômés du secondaire la fuient.
Dans l’espoir de moderniser la programmation universitaire de langue française à Sudbury et de la mettre aux diapasons des aspirations et des besoins de la communauté, cette dernière s’est mobilisée derrière un projet : celui d’une Université de Sudbury gouvernée par, pour et avec les francophones. Il s’agit de la pièce maitresse pour réaliser un réseau universitaire franco-ontarien.
Ayant déjà sa propre charte et son statut laïque, il est impératif que l’Université de Sudbury obtienne un financement gouvernemental pour atteindre cet objectif qui faisait l’unanimité dans la communauté et s’inscrit dans le désir commun de réformer le secteur universitaire francophone en Ontario. Nous reconnaissons le travail déjà accompli avec l’Université de l’Ontario français et l’Université de Hearst. Or, l’Université de Sudbury est le maillon manquant à la réussite de ce réseau universitaire francophone en émergence. L’urgence d’agir n’est plus à démontrer. Il faut compléter dès maintenant ce réseau afin de sécuriser l’avenir de notre jeunesse franco-ontarienne et francophile.
Carol Jolin
Président de l’AFO