le Dimanche 6 octobre 2024
le Jeudi 28 octobre 2021 15:02 Courrier des lecteurs

Lettre à Stephanie Roy et Serge Miville

Le jardin de la paix devant l'Université de Sudbury — Photo : Julien Cayouette
Le jardin de la paix devant l'Université de Sudbury
Photo : Julien Cayouette
du Comité triculturel pour l’éducation universitaire à Sudbury
Lettre à Stephanie Roy et Serge Miville
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Stephanie Roy , présidente, Kenjgewin Teg 

et Serge Miville, recteur, Université de Sudbury 

Le Comité triculturel pour l’éducation universitaire à Sudbury / The Tricultural Committee for University Education at Sudbury vous félicite sincèrement d’avoir accepté de transférer, à Kenjgewin Teg, la propriété intellectuelle de certains cours d’Études autochtones en ligne de l’Université de Sudbury. 

Le Comité triculturel pour l’éducation universitaire à Sudbury/ The Tricultural Committee for University Education at Sudbury a été formé récemment par d’anciens professeurs, des membres de la communauté, des représentants de Save our Sudbury, de la Coalition nord-ontarienne pour une université de langue française à Sudbury et des leaders clés de nos communautés autochtones locales, en réponse à l’impact local dévastateur du choix de la LACC par la Laurentian University

Le Comité a vu le jour en réponse aux décisions de la Laurentian qui ont entrainé, directement ou indirectement, la fermeture et la réduction d’un certain nombre de programmes universitaires importants, mettant ainsi en péril le Programme d’études autochtones offert depuis longtemps par l’Université de Sudbury, l’un des plus anciens programmes de ce genre au Canada. 

Depuis sa création, le Comité a entamé une conversation triculturelle afin de construire des ponts et de montrer son soutien à toutes les communautés touchées par les coupes à la Laurentian. Le 7 septembre, nous avons publié la «Déclaration de réconciliation N’Swakamok : Pour un chemin trilatéral égal et véridique vers la restauration de l’Université de Sudbury»; nous avons écrit des lettres ouvertes de solidarité avec les communautés autochtones et francophones touchées par le recours à la LACC par la Laurentian pour réduire les programmes et le corps professoral; nous avons dénoncé la demande de prolongation du processus de la LACC; et nous avons organisé une assemblée publique le 27 octobre. Cette assemblée qui a pour thème «La Laurentian : après la débâcle, un regard vers l’avenir» a mis en vedette des conférenciers autochtones, francophones, italiens et anglophones, qui ont parlé de la façon dont ils reconstruisent leurs communautés respectives après les coupes désastreuses du printemps dernier. 

Le comité triculturel reconnait que l’éducation autochtone est un vecteur essentiel de la transmission du savoir, de la langue, de la culture et des traditions autochtones. Nous ne pouvons imaginer que nos communautés n’aient plus accès à cette programmation et à cette éducation culturelles uniques et vitales. 

En tant que l’un des sept membres du Consortium des instituts autochtones de l’Ontario qui offrent un accès communautaire culturellement pertinent et un apprentissage continu aux étudiants adultes de niveau postsecondaire, Kenjgewin Teg joue un rôle clé pour assurer un apprentissage culturellement adapté «par, pour et avec» les adultes et les étudiants autochtones de niveau postsecondaire. 

Pour cette raison, le comité triculturel souhaite également exprimer publiquement sa solidarité avec l’initiative de Kenjgewin Teg visant à obtenir une charte de délivrance de diplômes. Cette initiative est vitale pour l’avenir de l’enseignement postsecondaire autochtone. Comme indiqué dans notre Déclaration, «le Nord de l’Ontario a besoin d’une nouvelle structure trilatérale basée sur l’égalité des communautés autochtones, franco-ontariennes et anglophones. Et, à cause de ses coupes irréfléchies dans les programmes autochtones, francophones et autres programmes vitaux, le mandat de la Laurentienne devrait être modifié pour refléter le fait que le leadeurship ainsi que le financement de l’éducation et de la recherche autochtones et franco-ontariennes sont passés de la Laurentienne aux nouvelles universités : autochtone et franco-ontarienne». 

Il est clair que le leadeurship en matière d’éducation autochtone est dorénavant entre les mains de Kenjgewin Teg. Le comité triculturel félicite ses dirigeants et son personnel pour leur engagement à assurer la poursuite des études autochtones. C’est précisément ce leadeurship qui est nécessaire en ce moment. 

Nous sommes un groupe triculturel qui reconnaît que nous sommes à N’Swakamok (Sudbury), sur le territoire d’Atikameksheng Anishinaabek et de la Première Nation Wahnapitae voisine. Nous comprenons également notre dette envers les Anishinaabek et nous nous engageons à avoir une véritable vision trilatérale de l’éducation universitaire dans le Nord de l’Ontario.

En toute solidarité, 

Le Comité triculturel pour l’éducation universitaire à Sudbury