le Lundi 14 octobre 2024
le Samedi 13 novembre 2021 3:22 Courrier des lecteurs

M. Haché, allez-vous faire la bonne chose?

Carol Jolin, président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario
M. Haché, allez-vous faire la bonne chose?
00:00 00:00

Après avoir subi les pertes les plus importantes de son histoire en matière de clientèle étudiante, le recteur et vice-chancelier de la Laurentian University se vante d’avoir de «bonnes nouvelles» à partager.

«Il est incroyablement encourageant de voir que la demande pour étudier à l’Université Laurentienne est encore forte. C’est une indication que nous demeurons une composante importante du système postsecondaire de l’Ontario et un établissement vital qui appuie la croissance du nord de l’Ontario», a indiqué M. Haché.

Ainsi, M. Haché célèbre haut et fort les faits que :

  • les inscriptions par tête de pipe ont diminué de 13,7 %, soit une baisse de 1264 d’étudiantes et d’étudiants;

  • les inscriptions en équivalence d’étudiantes et d’étudiants à temps plein (ÉÉTP) ont diminué  de 15,1 %, soit de 1075;

  • l’institution a son plus bas nombre d’étudiantes et d’étudiants ÉÉTP depuis 2003 avec 5851,8;

  • la Laurentian University a donc perdu plus de 7,5 millions $ en frais de scolarité cette année, cette cohorte marquant un manque à gagner pour la Laurentian de 30 millions $ sur 4 ans; 

  • l’Institution continue de payer des frais astronomiques de l’ordre de plusieurs dizaines de millions de dollars dus aux procédures de restructuration financière sous supervision judiciaire en embauchant des firmes torontoises et étrangères qui ne connaissent rien à  la réalité franco-ontarienne, ni celle du Nord;

  • cette baisse de clientèle engendre une perte pour l’institution de 30 000 $ par étudiant en frais de scolarité et subventions salariales, soit 32 millions $ cette année seulement et de plus de 100 millions $ pour les 4 prochaines années;

  • la Laurentian a subi une baisse de 32,9 % de nouvelles étudiantes et de nouveaux étudiants, dont une baisse de 32 % du côté des finissantes et finissants du secondaire, de sorte qu’elle contribue activement à l’exode et à l’assimilation des jeunes francophones;

  • les programmes de langue française toujours existant ont subi une baisse globale de 17,6 % au niveau des inscriptions.

Malgré le «succès» de l’institution derrière cette baisse importante de sa clientèle étudiante, M. Haché croit qu’une transition de la programmation de langue française de son institution vers l’Université de Sudbury sonnerait le glas de son institution. Évidemment, le recteur se garde de le démontrer. 

Comment est-il possible à la fois de se réjouir d’une perte de 15 % des étudiants et de dire qu’un transfert des programmes francophones signerait l’arrêt de mort de l’établissement présentement insolvable? La position du recteur n’est pas crédible. Il est tout à fait possible pour la Laurentian d’atteindre un seuil de rentabilité financière en adaptant l’institution à la réalité de son véritable mandat comme institution de langue anglaise. 

Après tout, l’administration de la Laurentian University a, depuis les 20 dernières années, répété régulièrement à son personnel que la programmation de langue française n’était rien d’autre qu’un fardeau qui lui coutait cher, et ce, malgré les généreuses subventions pour cette même programmation. 

Pourtant, ce même recteur a choisi d’ignorer une proposition de partenariat de l’Université de Sudbury en vue de déposer une demande de financement conjointe au fonds complémentaire en éducation postsecondaire de langue française du gouvernement fédéral, ce qui aurait eu comme potentiel d’aider financièrement les deux institutions.

M. Haché, administratrices et administrateurs de la Laurentian University, les membres de l’AFO ont, avec détermination, adopté  deux vœux et une résolution lors de notre assemblée générale annuelle du 30 octobre. L’un de ces vœux demande à la Laurentian University de négocier de bonne foi une entente avec l’Université de Sudbury pour assurer une transition menant à une gouvernance par, pour et avec les francophones de la programmation de langue française dans le Moyen-Nord. L’Université de Sudbury est une institution sans dette qui opère présentement à cause de la bonne gestion historique de son institution. Cette institution est responsable au niveau financier.

M. Haché, allez-vous répondre présent à l’appel de la communauté franco-ontarienne? 

M. Haché, allez-vous continuer de travailler contre la communauté franco-ontarienne et l’empêcher d’avoir la pleine gouvernance de ses institutions?

M. Haché, allez-vous faire la bonne chose?