le Vendredi 13 septembre 2024
le Lundi 26 septembre 2022 9:14 Courrier des lecteurs

Un phare du possible

Le recteur de l'Université de Sudbury, Serge Miville, et la directrice générale de l'ACFO du grand Sudbury, Joanne Gervais, procèdent au 47e lever du drapeau franco-ontarien le 25 septembre 2022. — Photo : Julien Cayouette
Le recteur de l'Université de Sudbury, Serge Miville, et la directrice générale de l'ACFO du grand Sudbury, Joanne Gervais, procèdent au 47e lever du drapeau franco-ontarien le 25 septembre 2022.
Photo : Julien Cayouette
Courrier — Ce serait de jeunes intrépides, complices et grands amis, qui allaient créer le drapeau franco-ontarien, cet iconique symbole de l’Ontario français.
Un phare du possible
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Le trille et le lys – vert comme nos étés et blanc comme nos hivers – symbole de toute une communauté,  rassembleur, inclusif et ouvert sur le monde.  

Un drapeau par notre jeunesse pour l’Ontario français à part entière. 

Et c’est chez nous — à l’Université de Sudbury — où, le 25 septembre 1975, serait hissé pour la toute première fois le drapeau franco-ontarien sous le fier regard de toute une communauté. Si c’est la jeunesse qui l’a créée et qui l’a fait flotter, c’est aussi la jeunesse qui continue de porter son projet.  

Tout comme le rêve de l’Université de Sudbury, cette institution « par et pour » les francophones de l’Ontario. Phare du possible pour la communauté franco-ontarienne, l’Université de Sudbury habite l’imaginaire des Franco-Ontariens depuis plus d’un siècle – et reste le rêve de générations ici, dans le nord et au-delà. 

Le récit du lever du drapeau à l’Université de Sudbury ne nourrit pas que notre mémoire collective, agissant comme un rappel de notre histoire, mais elle anime aussi l’ambition franco-ontarienne de créer une institution « par et pour » les francophones.

Par nous. Pour nous.

Pour nos étudiants — anciens, actuels et futurs. Pour Marie-Pierre, une ancienne de notre institution qui a dû quitter Sudbury, le cœur lourd. Pour Olivier, étudiant actuel qui est resté à Sudbury, l’esprit déterminé. Pour Nawfal, imprégné d’espoir d’un jour nouveau dans une université francophone naissante.

Une université «par et pour» sa jeunesse. Cette jeunesse d’aujourd’hui – et celle d’autrefois. C’est le relai éternel, la transmission ininterrompue d’un rêve pour l’avenir de notre collectivité.

L’Université de Sudbury appartient à l’Ontario français. Elle est pour ceux et celles qui osent rêver et donnent corps à leurs aspirations. Inclusive et ouverte à la diversité, cette caractéristique principale de ce qu’est cet Ontario français qui s’exprime avec les accents du dioula, de l’arabe, du créole, de l’anishinaabemowin et d’autres langues encore.

Car l’Ontario français, c’est notre façon d’être universel, d’être citoyens du monde, c’est notre façon de participer au grand concert des multiples sociétés interconnectées qui composent notre monde. C’est notre façon de contribuer au développement social, culturel, économique et intellectuel de notre province, de notre pays et de notre planète entière. Ancrée, rassembleuse et universelle, cette université est notre terre d’accueil et notre tremplin – ici, nous sommes chez nous.

L’orage qui s’est abattu sur nous est de sorte que nous sommes sortis de cette crise non pas meurtris, mais solidaires. Nous sommes fiers de notre mandat et de notre mission renouvelée. Il y a plus d’un siècle de bâtisseuses et de bâtisseurs qui sont derrière nous afin de réaliser cette université tant voulu par l’ensemble de notre collectivité. 

Même dans les moments les plus sombres de notre histoire, l’Université de Sudbury continue d’être cette lanterne, ce phare, dont la flamme qui luit nous éclaire le chemin de l’avenir.

Serge Miville est le recteur et vice-chancelier de l’Université de Sudbury