Je lis religieusement son éditorial toutes les semaines et je ne peux qu’admirer son cœur de Franco-Ontarien qui ressort dans chacun de ses éditoriaux.
Par contre, je prends exception à [un de ses récents éditoriaux] qui semble reprocher à Boréal, son engagement envers ses nouveaux baccalauréats qui sont déjà ironiquement en place dans la plupart des collèges ontariens anglophones.
Est-ce que Boréal manque de collaboration? Dans un premier temps tous les nouveaux programmes proposés par Boréal relèvent de leurs différents domaines d’expertise et se retrouvent facilement en anglais, pour le répéter, dans de nombreux collèges ontariens.
Boréal est bâti sur la collaboration avec le milieu, avec l’industrie, avec les autres établissements postsecondaires, même s’il s’est fait snober plus qu’une fois par certains «esprits» élitistes.
Deux instances me viennent rapidement en mémoire. La première, il y a quelques années, une entente de collaboration avait été signée entre Boréal et la nouvelle université francophone à Toronto pour le partage de nouveaux locaux, entente qui fut annulée à la dernière minute. De plus, à cette époque, Boréal était prêt à s’engager à y transférer sur une base annuelle, un bon nombre d’apprenant.e.s.
À la suite de la catastrophe Laurentienne, de nombreux efforts furent entrepris pour faire revivre l’idée d’une université francophone dans le Nord de l’Ontario. Deux excellents candidats, l’Université de Sudbury et l’Université de Hearst, étaient prêts à répondre à l’appel. Boréal, malgré son mandat au niveau des baccalauréats, encore une fois, fut tenu à l’écart des discussions.
Un peu de snobisme dans l’air. Mettons les choses au clair. À l’automne 1998, trois ans après son entrée en fonction, Boréal était nommé le collège le plus innovateur, non pas en Ontario, non pas au Canada, mais en Amérique du Nord par l’American Productivity and Quality Center.
De plus, depuis près de 30 ans, Boréal se classe parmi les meilleurs parmi tous les collèges en Ontario et le premier au niveau de la satisfaction de ses diplômé(e)s et des employeurs. De bonnes raisons pour tous les francophones du Nord d’être fiers. C’est mieux qu’être au dernier classement des universités. On peut en ajouter en disant que le gouvernement ontarien, en guise de confiance envers Boréal, a plus que doublé sa juridiction et mandat, il y a une vingtaine d’années, en y ajoutant les régions desservies auparavant par le Collège des Grands Lacs.
L’an dernier, je m’étais avancé pour suggérer l’idée que le Collège Boréal, l’Université de Sudbury, l’Université de Hearst, l’Université de l’Ontario français et même l’Université Saint-Paul devraient former un consortium pour profiter au maximum des forces de tous et de chacun.
D’autant plus qu’avec l’arrivée de la réalité virtuelle et de la réalité augmentée à nos portes, le visage de tous nos établissements postsecondaires sera appelé à changer drastiquement.
C’est le temps que nos établissements postsecondaires francophones ontariens prennent le leadeurship, mais non seulement en Ontario.
Avec la nouvelle réalité, le monde francophone est à nos portes. Il s’agit non seulement de le voir, de le constater, mais d’agir, d’agir rapidement et en conséquence.
Je suis très fier du leadeurship exceptionnel du Collège Boréal, particulièrement du travail de son super président Daniel Giroux et de toute son équipe.
Jean Watters, PhD
Premier président du Collège Boréal