Jenica Atwin, la députée libérale de Fredericton, a déposé un projet de loi et une pétition afin de bannir le glyphosate au Canada, soit, d’en interdire la vente et l’utilisation pour protéger la santé humaine et l’environnement, et ce, en dépit du fait que son propre parti ait autorisé le glyphosate jusqu’en 2031.
Pourquoi s’opposer au glyphosate?
Le glyphosate est le pesticide le plus vendu au Canada et est utilisé en agriculture et en foresterie pour tuer les arbres et la végétation indésirables et comme herbicide sur les terrains commerciaux et résidentiels, les terrains de golf, les écoles et d’autres espaces verts. Par conséquent, la population canadienne, y compris les nourrissons et les enfants, consomme donc des résidus de glyphosate dans sa nourriture et son eau et y est exposée lorsqu’elle est à l’extérieur dans le cadre d’activités récréatives ou professionnelles.
L’utilisation du glyphosate nuit aux espèces aquatiques et terrestres et entraine une perte de la biodiversité, rendant ainsi les écosystèmes plus vulnérables à la pollution et aux changements climatiques. De plus, elle met en danger les pollinisateurs, notamment les abeilles sauvages et les papillons monarques. Son utilisation favorise les incendies de forêt, car les forêts composées uniquement de conifères brulent plus vite et plus intensément que les forêts mixtes.
En 2015, le Centre international de recherche sur le cancer de l’Organisation mondiale de la santé a classé le glyphosate comme «probablement cancérogène pour les humains». Il a été constaté que le glyphosate est nocif à la santé humaine, notamment en endommageant la fonction cellulaire et en provoquant des effets sur la reproduction, des perturbations hormonales et des cancers. Son fabricant, Bayer, qui est propriétaire de Monsanto, fait face à plusieurs poursuites d’utilisateurs atteints du cancer, dont certaines au Canada.
Pour le Comité de la forêt communautaire d’Iroquois Falls (CFCIF), l’usage du glyphosate est un enjeu et une préoccupation considérables. Par ailleurs, il considère alarmant, voire inacceptable, que la majorité des études sur lesquelles s’appuie Santé Canada dans ce dossier aient été produites par les fabricants d’herbicides eux-mêmes.
Le Comité s’y oppose, car cet herbicide chimique est fort dommageable à la flore, la faune, le sol, l’eau et les humains. En outre, le comité est d’avis que la protection de la forêt boréale est essentielle à la création d’un meilleur avenir pour les communautés. Dans le Nord de l’Ontario, les coupes à blanc de trop grande envergure et trop près des communautés entrainent de sérieuses conséquences irréparables.
En effet, l’industrie forestière procède à de vastes coupes à blanc sans maintenir des bordures d’arbres suffisantes, laisse des monticules de détritus forestiers, fait l’épandage du glyphosate — détruisant par le fait même les types d’arbres qu’il leur était interdit de couper — éliminant effectivement les arbres feuillus et les espèces rares et menacées. Ensuite, elle plante des monocultures qu’ils couperont environ 50 ans plus tard.
Par ailleurs, le CFCIF est conscient que les Premières Nations subissent elles aussi la destruction de l’habitat, de leur bienêtre et de leur gagne-pain alors qu’elles font face à de graves injustices de la part du ministère des Richesses naturelles et des Forêts. Évidemment, les Premières Nations s’opposent également à l’épandage du glyphosate.
Le comité croit fermement que la forêt boréale possède une valeur inestimable et devrait donc être protégée et préservée. Les gouvernements ne peuvent pas clamer qu’ils prennent des mesures pour protéger l’environnement, palier au changement climatique et au réchauffement planétaire tout en approuvant l’épandage du glyphosate et les coupes à blanc agressives.