À Marie-Pierre,
À Philippe,
À ceux qui étaient,
À ceux qui suivront,
Et à tous ceux qui participent au relai de nos avenirs possibles,
D’abord, je tiens à vous remercier très sincèrement pour cette touchante lettre d’appui au projet de société qu’est celui de l’Université de Sudbury renouvelée. Cette jeunesse que vous évoquez et dont vous vous réclamez, c’est le relai continu de cet Ontario français, une petite société qui est chancelante par moments, certes, mais brillante par son engagement, ses succès et son avenir.
La jeunesse franco-ontarienne
De cette jeunesse, j’en fus. J’avais le même feu sacré. Comme jeune, j’étais engagé.
De cette jeunesse, je continue à être inspirée. Cette jeunesse est une histoire de transmission, un legs de plus de 400 ans. Cette jeunesse est une tradition vivante qui nous rappelle notre force collective, notre créativité, notre ouverture et notre potentiel.
L’Université de Sudbury est un projet de jeunesse. C’est le même qui m’a été transmis lors d’un Forum du Nord de la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO) au début des années 2000. C’est le même que je transmets à mon enfant qui découvre l’univers qui l’entoure. C’est un projet porteur d’avenir puisqu’il est fondamentalement ancré dans son milieu, baignant dans notre vitalité et osant se projeter dans l’avenir, à la hauteur des ambitions que nous partageons.
Comme vous le soulignez dans votre lettre, l’Université de Sudbury a non seulement écouté des centaines de jeunes, elle a écouté les milliers de pionnières et de pionniers de ses 110 ans d’histoire. Son projet? De prendre acte du milieu qui l’a nourrie, d’être ancrée, incarnée et engagée. Sa mission, qui découle de ces prémisses, est d’offrir un environnement auprès des étudiantes et des étudiants, ainsi qu’à l’ensemble de la communauté qui y travaille, un environnement qui favorise le développement entier de la personne dans un milieu de vie franco-ontarien inclusif, diversifié et tourné vers l’avenir. Voilà notre façon d’être universel.
Un nouveau contrat social pour l’avenir
J’entends clairement votre appel. Et je vous propose un nouveau contrat social, un «New Deal» pour l’avenir liant université et communauté, corps étudiant et institution. J’entends ici des engagements clairs selon lesquels l’Université de Sudbury :
- osera renouveler l’expérience étudiante ici à Sudbury afin que le leadeurship, le corps professoral et le personnel de soutien soient engagés d’abord et avant tout envers la mission énoncée ci-haut auprès des étudiantes et des étudiants;
- mettra en œuvre des mécanismes de consultation permanents pour assurer une écoute et un dialogue continu auprès des étudiantes et des étudiants et de la communauté universitaire;
- contribuera activement au développement social, culturel, économique et intellectuel de la Francophonie sudburoise en particulier et du Moyen-Nord en général;
- collaborera avec des partenaires postsecondaires d’ici et d’ailleurs au bénéfice des étudiantes et des étudiants et de notre collectivité;
- protégera sa mission fondamentale et les valeurs qui en découlent, qui forment le socle sur lequel se relance une Université de Sudbury différenciée et munie d’un mandat clair et distinct.
Voilà le nouveau contrat social porteur d’avenir que nous vous proposons.
Un projet porteur d’avenir
Marie-Pierre et Philippe, vous, et cette jeunesse qui partage votre expérience, êtes l’Université de Sudbury. Vous êtes les héritiers et les héritières et les bâtisseuses et les bâtisseurs de ce que nous lèguerons à la prochaine génération d’étudiantes et d’étudiants, jeunes et vieux, d’ici et d’ailleurs, tous et chacun unis par un projet porteur d’avenir.
Serge Miville, Ph. D.
Recteur et vice-chancelier
Université de Sudbury