À l’heure où des acquis liés à la culture et à l’identité franco-ontarienne sont remis en cause ici et là, à travers la province, notamment à Greenstone où le drapeau franco-ontarien a perdu son statut permanent, des figures féminines jaillissent et se mettent à l’avant-garde. 

Les membres de la Fédération des femmes canadiennes-françaises de River Valley viennent d’en faire la démonstration. Elles ont officiellement saisi le conseil municipal de Nipissing Ouest, pour faire de la place, et de façon permanente, au drapeau franco-ontarien à l’entrée de leur village, aux côtés des bannières verticales Joie de Vivre de la municipalité.

Le conseil municipal a aussitôt validé la demande et a dégagé un budget de 1200 $ pour le financement de deux mâts, le second devant servir, par la même occasion, à faire flotter le drapeau canadien. 

«Je comprends que dans la communauté, il y a beaucoup d’anglophones. Mais c’est quand même notre culture francophone, c’est notre langue française. On veut vivre en français et on veut que les jeunes le sachent», a indiqué au Voyageur, Suzanne Giroux, la trésorière de la Fédération des femmes canadiennes-françaises de River Valley.

À quelques 800 km au Nord-Ouest de Nipissing Ouest, plus précisément à Greenstone, dans la région de Thunder Bay, d’autres braves femmes sont à l’avan- garde depuis le 12 février dernier, soit au lendemain de la décision de la municipalité de Greenstone de retirer au drapeau franco-ontarien sot statut permanent, en vigueur depuis 2015. 

Sylvie Payeur, vice-présidente au Conseil scolaire de district catholique des Aurores Boréales, pour les régions de Longlac et Rural Est, fait partie des femmes qui ont pris à bras le corps la question du drapeau franco-ontarien. Avec Anne-Marie Gelineault, conseillère scolaire et membre de Joie de Vivre Geraldton, elles ont brillamment mené une députation devant le conseil municipal, le 11 mars dernier, pour réclamer le retour de leur drapeau identitaire. 

La conseillère francophone Vicky Budge a dû aussi ramer à contre-courant de ses collègues du conseil municipal. Elle a déposé une motion pour annuler la résolution administrative adoptée le 12 février.

Claudette Gleeson, en sa qualité de présidente de l’Association des francophones du Nord-Ouest de l’Ontario (AFNOO), a pesé de tout le poids de son organisation pour appuyer les démarches entreprises essentiellement par des femmes de la communauté francophone de Greenstone, auprès de la municipalité. 

Les bonnes nouvelles en provenance de River Valley ne manqueront certainement pas de rehausser le moral de ces vaillantes femmes, pour ne pas céder à la fatalité, après l’ajournement, le 8 avril dernier, par la municipalité de Greenstone, de la décision de remettre au drapeau franco-ontarien son statut permanent. Le combat continue… tant que des femmes sont à l’avant-garde.