Le nord du Canada a connu un hiver étrangement léger cette année. Les températures ont augmenté et les pluies ont été extrêmement fréquentes. Bien que les conditions climatiques étranges affectent nos activités quotidiennes, de nombreuses personnes ne se rendent pas compte de l’impact qu’elles auront sur l’une des industries les plus importantes au nord du pays.
Le Canada est le plus grand producteur de sirop d’érable au monde. Le Canada produit 71 % du sirop d’érable pur du monde. Toutefois, l’augmentation des températures hivernales menace-t-elle de modifier cette statistique?
Une bonne saison de production de sirop d’érable dépend de semaines de températures constantes qui descendent en dessous du point de gel la nuit et restent au-dessus du point de gel pendant les jours. C’est ce qui permet à la sève de s’écouler des arbres après qu’ils ont été entaillés.
L’année 2023 a été extrêmement mauvaise pour l’industrie du sirop d’érable et la production la plus faible depuis 2018. La production de l’industrie a chuté d’environ 40 % au Québec avec 9,4 millions de gallons de sirop d’érable de produit.
Cette année, la saison de l’entaillage des érables est arrivée plus tôt que les années précédentes. Les érables sont généralement entaillés entre la mi-février et la mi-mars, lorsque les conditions météorologiques deviennent idéales pour l’écoulement de la sève. Toutefois, une ferme érablière de l’Ontario a déclaré avoir entaillé ses arbres vers la fin du mois de janvier.
Tout d’abord, la hausse des températures a également augmenté le débit de la sève. Selon un article récent du Toronto Star, on estime que les producteurs de sirop d’érable pourraient multiplier par dix leur récolte de sirop des années à venir en raison des changements climatiques.
Cependant, ce changement n’est pas entièrement positif : les températures hivernales plus chaudes réduisent le goût sucré de la sève des arbres. Il faudra donc augmenter la production de sève pour obtenir la douceur idéale. Le ratio actuel est de 40 litres de sève pour produire un litre de sirop.
Enfin, une autre inquiétude pour de nombreux producteurs d’érables est que la réduction de la couverture neigeuse expose les racines des arbres à la pourriture et aux attaques de parasites. Si cela affaiblit les arbres, ils seront plus vulnérables aux fortes tempêtes.
Finalement, à chaque défi posé par le changement climatique correspond une nouvelle façon pour l’industrie de s’adapter afin que le sirop d’érable continue de prospérer. Quoi qu’il en soit, rien n’empêchera cette délicieuse tradition sentimentale d’être chérie par les familles canadiennes pour les générations à venir.