Le document, intitulé Plus qu’un simple chiffre : Résoudre la crise de l’itinérance, de la toxicomanie et de la santé mentale dans le Nord a été rédigé sous la plume de Holly Parsons et a été publié en aout 2022. Il a été réalisé en partenariat avec la Fédération des municipalités du Nord de l’Ontario, l’Association municipale du Nord-Ouest de l’Ontario et la Northern Ontario Service Deliverers Association.
À partir des données les plus récentes sur l’itinérance (2021), le rapport souligne que Sault-Ste-Marie et les districts de Kenora, Nipissing et Cochrane ont les populations de sans-abris les plus importantes en Ontario une fois ajustées aux données de population.
Par 1000 habitants, Cochrane a le plus grand nombre de sans-abris avec 3,9, la ville du Grand Sudbury est dans la médiane avec 2,4 sans-abris par 1000 habitants tandis que Manitoulin-Sudbury a la plus petite population avec 0,5. (Figure 1)
Deux statistiques importantes sont soulignées. Les visites aux urgences et les décès liés aux opioïdes ont «considérablement augmenté» au cours des dernières années et à l’exception du Bureau de santé du district de North Bay Parry Sound, le pourcentage d’habitants du Nord «qui perçoivent leur santé comme étant “très bonne ou excellente” est inférieur à la moyenne provinciale.»
Croissance des dommages
L’étude démontre que la crise d’opioïde est toujours en accélération quant aux dommages qu’elle cuse aux communautés du Nord. Entre 2019 et 2020, les décès liés aux opioïdes ont augmenté de 200 % au Bureau de santé d’Algoma; de 168 % au Bureau de santé du district de North Bay-Parry Sound; de 89 % chez Santé publique Sudbury et districts et de 88 % au Bureau de santé du Nord-Ouest. (Figure 2 et 3)
Santé mentale sous la moyenne provinciale
Le rapport souligne que les sans-abris sont nombreux à s’identifier comme ayant des problèmes de santé mentale et de toxicomanie dans la majorité des communautés observées. Le document démontre également que la plupart des communautés du Nord de l’Ontario ont une cote inférieure à la norme provinciale des personnes qui jugent leur santé mentale comme étant «très bonne ou excellente». (Figure 5)
Les huit stratégies proposées
Pour renverser la situation, l’autrice propose huit solutions.
- Fournir un financement à long terme pour réparer des appartements de logement communautaire;
- Modifier la Loi de 1990 sur la protection et la promotion de la santé afin de définir un centre de services du Nord et d’apporter un financement supplémentaire qui permettra de rendre un tel centre accessible dans les communautés;
- Créer un groupe de travail dédié à la collecte de données et de renseignements relatifs aux problèmes persistants et systématiques concernant la rétention de professionnels de la santé dans le Nord de l’Ontario;
- Soutenir de nouveaux programmes et des programmes existants de Logement d’abord;
- Aider les installations nouvelles et existantes de logements communautaires adaptés à la culture des peuples autochtones;
- Créer un Centre d’excellence en santé mentale et en toxicomanie dans le Nord afin de résoudre les problèmes uniques des services et des programmes dans le Nord ontarien;
- Un contrat avec une compagnie privée pour s’occuper du transfert de patients entre établissements et pour alléger le travail des ambulanciers;
- Établir des équipes mobiles d’intervention en cas de crise (EMIC) dans les municipalités du Nord ontarien.