le Mercredi 15 janvier 2025
le Jeudi 14 septembre 2023 16:21 Économie et finances

Vivre en région éloignée veut dire manquer de beaucoup de choses

  Photo : Shutterstock
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Nord ontarien — L’approvisionnement de biens essentiels et de médicaments serait une des préoccupations majeures de Canadiens vivant dans des collectivités rurales et éloignées. La hausse des prix à la consommation, les couts élevés liés au transport et à la livraison, et des restrictions budgétaires de gouvernements sont parmi les facteurs cités dans un rapport.
Vivre en région éloignée veut dire manquer de beaucoup de choses
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Une étude commandée par l’entreprise Horizon Aircraft démontre que 40 % de résidents dans ces milieux envisagent un déménagement vers une plus grande ville afin de gagner une meilleure stabilité pour combler certains de leurs besoins.

De plus, 58 % des gens sondés ont de véritables inquiétudes quant à l’avenir à long terme de leur communauté.

L’entreprise développe en ce moment un aéronef à décollage et atterrissage vertical qui pourraient éventuellement faciliter le transport à moindre cout de cargos et de passagers. L’appareil pourrait être mis en service pour les voyageurs d’affaires d’ici 2026.

Cependant, selon les témoignages recueillis par Le Voyageur, le transport économique de denrée sera loin de régler tous les problèmes et de combler les limites de la vie en région éloignée.

Erica Bigras, Field

Ne pas avoir de médecin quand tu as des problèmes médicaux, c’est décourageant. Il faut courir partout pour essayer de se trouver un médecin. L’urgence ne fait pas toujours des suivis et manque d’envoyer vers les bons aiguillages.

Se payer un cellulaire et ne pas avoir de service, c’est insultant. Je comprends que nous vivons dans les alentours, mais nous avons encore besoin de ces services qui sont une nécessité dans d’autres villages et villes.

Avec l’ajout de plusieurs choses qui se font en ligne — l’école, les emplois, les demandes d’emploi et les formulaires gouvernementaux —, nous sommes chanceux d’avoir l’internet satellite, mais ça coupe souvent. Je travaille de la maison puis je ne veux pas travailler au-delà de mes heures pour m’attraper avec mes travaux.

Jessy Boivin

Il n’y a pas de spécialistes ou ils sont très rares! Difficile d’avoir des services spécialisés pour les enfants.

Coral Ethier, Kapuskasing

C’est très difficile parfois de trouver ce qu’on recherche. Plus récemment, ce sont des produits sans lait. Je fais même la demande de certains aliments à l’épicerie et ils me disent qu’ils ne peuvent pas passer de commande spéciale, car tout est approuvé par «corporate». L’impact est gros, puisque ce n’est pas un choix de diète, mais une allergie.  Je dois voyager à Timmins pour certains aliments.

Ne manquez rien de ce que nous publions sur le site.

Le Voyageur offre une vue d’ensemble de la francophonie et de la vie dans le Nord-Est de l’Ontario.

Linda Garant

Pas de dépanneur, pas d’épicerie, pas de stations-service, pas de restaurants, pas de pharmacies. Plusieurs résidents âgés sans véhicule, pas de transport en commun. Les taxis sont très dispendieux. Pas de sport pour les enfants… 

Houa Grenier, Kirkland Lake

Le prix des aliments dans les épiceries de plus petites villes est trop cher. Les spéciaux ne sont pas spéciaux. Parfois, nous faisons nos épiceries à une heure d’ici dans un magasin plus grand. Les prix ont grimpé tellement chaque année, car le gouvernement se fiche des contribuables qui ont des familles à nourrir.

Kevin Penfold, Iroquois Falls

Je suis sur une liste d’attente pour un médecin depuis huit ans. Ça compte?

Kathleen Toland-Descoteaux, Field

Essaie de trouver un médecin ici. Il y a tellement de gens à Nipissing Ouest qui n’ont pas de médecin. Ils doivent aller à l’urgence pour tout. Il n’y a pas de services pour les sans-abris. En conséquence, ils doivent aller à North Bay ou à Sudbury pour se trouver un lit dans un foyer habituellement rempli.