Créée en 1998, Baxter & Alma Ricard est considérée comme la Fondation la plus importante au niveau des bourses d’études pour des étudiants francophones vivant en situation minoritaire linguistique à travers le Canada.
La Fondation accorde à un étudiant retenu une bourse d’une valeur pouvant aller jusqu’à 150 000 $. En effet, la bourse peut atteindre un montant maximal de 50 000 $ par année, et ce, pour une durée maximale de trois ans.
«Cette somme permet aux étudiants de poursuivre un deuxième baccalauréat, une maitrise, un doctorat ou un postdoctorat dans n’importe quel domaine, n’importe où dans le monde et dans la langue de leur choix », explique le directeur général de la Fondation Baxter & Alma Ricard, Elia Eliev.
«La Fondation est là pour appuyer les étudiants pour qu’ils puissent terminer leurs études sans trop s’endetter», ajoute-t-il.
Au commencement était Sudbury
La Fondation, qui a actuellement son siège social à Ottawa, porte le nom de deux philanthropes de Sudbury : Baxter et Alma Ricard.
«Ils n’avaient pas d’enfants et avaient fait fortune dans les télécommunications à Sudbury», indique M. Eliev.
«Avec le montant qu’ils avaient reçu, ils ont décidé de créer cette Fondation pour permettre aux jeunes francophones dans le Nord de l’Ontario d’avoir accès à une éducation d’études supérieures pour aller se spécialiser et ensuite revenir chez eux pour contribuer à leur communauté», précise-t-il.
Elia Eliev souligne qu’au début, la Fondation intervenait pour les étudiants dans le Nord de l’Ontario.
«Étant donné le capital assez important de la Fondation, on a élargi le programme de la bourse pour d’autres francophones à travers le pays», dit-il.
Critères d’éligibilité
Pour avoir accès à la bourse de la Fondation Baxter & Alma Ricard, l’étudiant doit être citoyen canadien, s’identifier comme francophone ou francophile provenant d’une région linguistique minoritaire au Canada.
Il doit aussi avoir déjà un premier diplôme universitaire.
Selon M. Eliev, le couple Baxter & Alma Ricard a laissé un don de plus de 25 millions $. Aujourd’hui, le capital représente à peu près 40 millions $. On distribue en moyenne près de 1,6 million $ en bourses par année.
«Le montant du capital a augmenté car la somme a été investie au fur et à mesure des années», mentionne-t-il.
Plus de 400 récipiendaires
Depuis sa création, la Fondation a déjà appuyé financièrement 411 étudiants à travers le Canada dont 9 de Sudbury.
«L’année dernière, par exemple, la bourse a été remise à Valérie Gauthier pour qu’elle suive son doctorat en études interdisciplinaires à l’Université Laurentienne et à Bernadette Chamberlain qui voulait entamer une maîtrise en architecture en français à l’université Laurentienne », déclare Dr Elia Eliev, qui reconnait lui-même avoir bénéficié de la bourse de la Fondation Baxter & Alma Ricard pour faire une partie de ses études supérieures.
Connor Lafortune de la Première Nation Dokis, qui habite actuellement à Sudbury, est un autre récipiendaire au cours des récentes années de la bourse de la Fondation.
«J’ai fait une demande pour cette bourse après mon baccalauréat. Je m’apprêtais à entrer en maîtrise», confie-t-il au Voyageur.
«Ce fut un moment excitant pour moi quand j’ai appris que j’étais un des récipiendaires», indique M. Lafortune.
Les 36 000 $ qu’il a reçus pour compléter en deux ans son programme de maitrise en relations autochtones à l’Université Laurentienne lui ont été utiles.
«Ça m’a permis de faire mes recherches, de créer les connexions, de me concentrer sur mes études sans stress, moi qui viens d’un milieu très rural », explique Connor Lafortune.
Il fait partie actuellement de l’équipe de la Fondation Baxter & Alma Ricard qui sillonne le pays pour des sessions d’information sur l’organisme.
Une famille exceptionnelle
La parlementaire en résidence Marie-Paule Charrette-Poulin connait très bien le couple Baxter & Alma Ricard. Ils ont tous vécu à Sudbury. Elle les qualifie d’exceptionnels.
« Je me souviens d’eux pour les valeurs qu’ils véhiculaient. Premièrement, ils étaient de grands souteneurs de la francophonie dans le Nord de l’Ontario», déclare Mme Charrette-Poulin.
«Ils avaient fondé la station de radio privée CFBR, Canadien-Français Baxter-Ricard, quand il n’y avait rien en communication en français à Sudbury, à part le journal L’Ami du peuple qui a précédé le journal Le Voyageur», explique la sénatrice et membre du Conseil d’administration de la Fondation Baxter & Alma Ricard.
«Deuxièmement, les deux valorisaient énormément l’éducation pour les francophones», poursuit-elle.
Propriétaires de deux stations radio, de tout un réseau de télé, et d’une compagnie de câbles aux visions dans le Nord de l’Ontario, ils ont laissé à la francophonie, comme le souligne Mme Charrette-Poulin, des millions de dollars pour la création d’une Fondation pour des études post-universitaires.
«C’est incroyable», conclut-elle.
Pour cette année, la Fondation reçoit les candidatures jusqu’au 1er décembre 2024.