La Société historique du Nouvel-Ontario cherche la meilleure façon de reprendre ses activités. La perte du département d’histoire en français à l’Université Laurentienne incite les membres actuels à reprendre leurs publications et leurs activités afin que cette expertise ne se perde pas. Ils veulent s’adresser à un maximum de personnes et toucher toutes les générations.
Une vingtaine de personnes ont participé à une réunion publique le 30 novembre au Collège Boréal pour partager des idées et fournir des pistes à suivre aux membres du conseil d’administration.
Les participants étaient unanimes : la Société historique du Nouvel-Ontario (SHNO) est essentielle dans la situation actuelle. «Si nous n’écrivons pas notre propre histoire, qui va l’écrire», demande le secrétaire du conseil d’administration, Pierre Riopel.
Il y a encore des choses à raconter sur l’histoire des Franco-Ontariens de Sudbury. Les changements à la société franco-ontarienne en raison de l’arrivée des immigrants, par exemple, en font partie. La suggestion a aussi été faite de rester accessible, de mélanger les publications académiques et les recherches avec l’histoire populaire.
Les idées ne manquent pas quant aux besoins qui pourraient être comblés. Des enseignants d’histoire dans les écoles secondaires présents à la rencontre mentionnaient qu’il y avait trop peu de textes en français appropriés pour leurs niveaux sur l’histoire des Franco-Ontariens. En collaborant avec les conseils scolaires et les programmes d’immersion, il y a une possibilité de leur fournir des textes éducatifs.
Le Moulin à Fleur, un des berceaux de la culture franco-ontarienne, est sous-exploité, constate Rose-Lyne D’Aoust-Messier.
Le directeur du Centre franco-ontarien de folklore (CFOF), Patrick Breton, est prêt à collaborer avec la SHNO, entre autres pour des projets d’archives. Le problème est de trouver les moyens financiers et la personne pour le faire.
Engagement
Le nombre de participants à la réunion a été satisfaisant pour les membres du conseil d’administration de la SHNO. Le secrétaire, Pierre Riopel a dit à la fin de la rencontre : «Je suis encouragé. Je vois qu’il y a un désir d’engagement.»
La trésorière, Claire-Lucie Brunet, était heureuse de voir de nouvelles personnes présentes avec de nouvelles idées. «On voit l’avenir d’un bon côté.»
Le vice-président, Marc Despatie, fait écho aux impressions de Mme Brunet. «J’ai rencontré de nouvelles personnes ce soir, des personnes que je ne connaissais pas et qu’on ne voit pas tout le temps dans les évènements francophones.»
Pour lui, c’est une démonstration d’un engouement pour la SHNO. «On ne veut pas la perdre. On veut que ça continue et il y a eu plein de bonnes idées», ajoute-t-il.
L’idée d’une consultation publique flotte à la SHNO depuis 2018, mais la pandémie et la crise de la Laurentienne ont ralenti les ardeurs, conte Mme Brunet.
Retour
Claire-Lucie Brunet retient surtout l’idée de créer des partenariats avec d’autres organismes en villes, «comme le CFOF par exemple». «En faisant des demandes conjointes, ça va valoir le coup de nous aider et ça va nous permettre d’avancer», dit-elle.
«Moi ce qui m’a plu le plus parmi les idées, commence Marc Despatie, c’est de présenter au Salon du livre tous les deux ans, d’avoir une conférence et d’avoir un kiosque aussi.»
Cette présence au Salon du livre du Grand Sudbury servirait un autre objectif, rappeler que la SHNO existe et qu’elle a déjà publié plus de 100 documents, encore disponibles.
Une fois de retour dans la conscience collective franco-ontarienne, la présentation d’activités — comme un atelier d’écriture sur l’histoire ou les mémoires personnelles, la publication sur Wikipédia, etc. — pourra être envisagée.