Croisée par hasard au Collège Boréal, Mme Arsenault est heureuse de montrer qu’elle a encore, sur son téléphone, l’article du Voyageur du 23 octobre 2019 qui parlait de son titre de Miss Teen Galaxy Canada. Elle a encore le même rêve : prouver aux femmes et aux hommes que l’on peut à la fois travailler dans les métiers et être féminine.
«Il y a un gros manque de femmes, du côté de la jeunesse aussi, qui veulent influencer les jeunes pour suivre un parcours dans n’importe quel métier; charpentrie, soudure, millwright», dit-elle.
Elle est d’ailleurs la seule femme en 2e année dans son programme, mais elle est heureuse de voir qu’il y en a quatre en 1re année. «Ça n’est jamais arrivé. On est en train de commencer le mouvement. On n’est pas proche d’où j’espère que l’on sera, mais on est beaucoup plus loin qu’où on était trois ans passés.»
Elle a déjà un peu travaillé en milieu minier et l’expérience n’a fait que renforcer sa passion. «Je vois un futur très innovant dans les mines. Tout à l’électricité. On enlève les diesel engines. Je veux faire partie de cette génération et j’espère voir d’autres femmes qui suivent ce chemin aussi», dit-elle.
En robe aussi
En mai, elle représentera Rayside-Balfour au concours Miss Ontario. Elle est convaincue que son parcours dans le milieu des pageants l’aide à transmettre son message. «Je pense que ça m’a donné la chance de pratiquer le public speaking, mais ça me donne aussi la voix. Quand tu entres dans une pièce et que tu as un sash ou une couronne, le monde veut savoir ce que tu as à dire.»
Pour elle, ces deux aspects de sa vie sont entièrement compatibles, c’est l’une des choses qu’elle veut prouver au monde. «Je peux travailler dans un métier considéré male dominated, mais je peux aussi performer dans des choses très féminines. Des femmes pensent que si elles travaillent dans un métier, qu’elles ne peuvent pas avoir le côté féminin. C’est un vrai problème. J’essaie de montrer que je suis à 100 % sur le site de travail, mais que je suis aussi à 100 % super girly. Ce sont les deux meilleures versions de moi.»
Elle prend comme exemple et appui d’autres femmes qui font une différence. Elle est particulièrement contente d’avoir rencontré la fondatrice de l’entreprise sudburoise Covergalls, Alicia Woods, qui fabrique des vêtements de travail pour les femmes dans les métiers. «C’est un peu difficile quand j’arrive quelque part et que c’est bien trop gros pour moi!», lance Mme Arsenault en parlant des vêtements de travail.
Elle tient bien sûr à être un exemple elle-même. Lors de la Journée de la fille le 11 octobre, elle a animé un atelier sur l’électricité pour 100 jeunes filles de la 7e et 8e année. Elle ne s’attend pas que toutes les participantes choisissent cette voie, mais elle espère au moins avoir planté quelques petites graines qui pourront grandir.