Au début de l’année, le conseil d’administration du Conseil des Arts de Hearst et la direction ont échangé des articles sur la semaine de travail de quatre jours. De fil en aiguille, le projet a pris forme. Le personnel du centre culturel a congé le lundi et le quart du jeudi déborde en soirée.
Le projet a vise le bienêtre du personnel, mais aussi de résorber les défis du recrutement. «Il y a un taux de roulement important dans les organismes culturels», fait valoir la directrice générale et artistique du Conseil des Arts de Hearst, Valérie Picard.
Le nouvel horaire prévoit 32 heures de bureau en quatre jours, avec une rémunération de 35 heures. Cette différence permet de compenser les heures supplémentaires entrainées par les évènements et les rencontres de comités, ce qui représente «de 200 à 300 heures» de plus, selon Valérie Picard, et qui sont remplacées par un congé à temps simple.
«On n’a pas un budget pour payer l’overtime et, de toute façon, on veut que les employés prennent du temps de repos», enchaine Valérie Picard. Les semaines où des spectacles sont présentés, le nombre d’heures travaillées passe facilement à 65 ou 70, souligne la directrice.
Un enjeu de bienêtre et de recrutement
«La conciliation travail-famille, c’est un jeu d’équilibre toutes les semaines, tous les jours», poursuit la directrice.
C’est pourquoi la mesure vise aussi à faciliter le recrutement pour l’organisme, actif dans une ville forestière. «Le salaire d’entrée au moulin, c’est 29 $ de l’heure, note Valérie Picard. On veut miser sur les éléments qu’on peut offrir aux employés sans que ça nuise au bienêtre financier du Conseil des Arts de Hearst.»
Elle ajoute que des agences gouvernementales qui permettent dorénavant le travail à distance deviennent un compétiteur dans le marché local. «Les salaires d’entrée sont malades», illustre-t-elle.
Pour le Conseil des Arts de Hearst, la mise en place a été relativement simple : «On n’est pas un centre multiservice», fait remarquer Valérie Picard. D’autres centres de diffusion ont des gymnases, des services de garde. On ne fait que de l’art et de la culture. C’est plus facile pour nous.»
Rivière des Français : une formule gagnante
Le Conseil des Arts de Hearst n’est pas le seul employeur à miser sur la conciliation travail-famille pour attirer et retenir le personnel. Depuis janvier, la municipalité de Rivière-des-Français mène un projet pilote qui met de l’avant la semaine de travail condensée de 37,5 h de travail en 4 jours, avec congé le lundi ou le vendredi.
C’est aussi une manière d’attirer et de retenir le personnel. Par contre, depuis janvier, aucun poste n’a été à pourvoir. Un rapport doit être présenté au nouveau conseil municipal dans les prochains mois afin de décider de l’avenir de cette initiative, indique le directeur municipal Marc Gagnon.
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Val Rita-Harty aussi, Hearst peut-être
Rivière-des-Français a fixé les paramètres de la semaine condensée avec les conseils du canton de Zorra et la municipalité entend bien retourner la faveur à d’autres organisations. Le directeur municipal a notamment échangé avec le directeur municipal de la Ville de Hearst, Éric Picard.
Le projet demeure embryonnaire, relève cependant M. Picard. «C’est plus compliqué que ça a l’air, pour une municipalité. Il faut s’assurer que les services soient offerts [en tout temps] au public», illustre-t-il.
Plus à l’est, Val Rita-Harty a officialisé la semaine condensée en septembre. «Les employés municipaux terminent à 11 h tous les vendredis», précise le directeur municipal, Jimmy Côté, dans un échange courriel avec Le Voyageur. «Les weekends allongent pour tous. C’est notre façon d’attirer des employés pour nos postes ouverts et d’assurer la rétention de nos employés en place et un équilibre travail/famille.»
L’idée d’améliorer l’équilibre travail-vie personnelle sourit à Éric Picard. «Ce serait ben l’fun. Il y a plein d’avantages», ajoute-t-il.