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le Jeudi 10 novembre 2022 15:05 Société

10 ans et encore de la route à faire pour le e Chemin de la lumière / Inzira y’Urumuri

La présidente Marie Ntaganda a coupé le gâteau d’anniversaire en compagnie de plusieurs enfants.  — Photo : Liam Cayouette
La présidente Marie Ntaganda a coupé le gâteau d’anniversaire en compagnie de plusieurs enfants.
Photo : Liam Cayouette
Sudbury — Financer la construction d’une école au Rwanda en même temps qu’on met en place l’organisme qui fait la collecte de fonds n’est pas tâche facile. Le Chemin de la lumière / Inzira y’Urumuri y est pourtant parvenu au cours des dix dernières années. L’organisme a célébré son anniversaire en compagnie d’une soixantaine de convives lors d’un souper-bénéfice le 5 novembre.
10 ans et encore de la route à faire pour le e Chemin de la lumière / Inzira y’Urumuri
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«C’était un grand travail d’être reconnu comme un organisme de charité en même temps, faire les opérations. Et c’est le conseil d’administration qui fait tout ça», indique l’une des cofondatrices et actuelle présidente, Marie Ntaganda, qui rappelle que l’organisme n’a pas d’employés. 

Le repas du banquet du 10e anniversaire était composé de mets africains

Photo : Liam Cayouette

Les premières années ont servi à apprendre le métier et établir des relations de confiance pour trois des cofondatrices : Mme Ntaganda, Noreen Barbe et Adolphine Mukamanzi. 

«Il ne faut pas oublier que les autres organismes qui construisent des écoles ont souvent derrière eux un organisme avec beaucoup de personnes», rappelle la secrétaire du Chemin de la Lumière, Suzanne Rondeau. 

Après une visite dans le village de Kavumu au Rwanda au début des années 2010, le quatrième cofondateur, Nicholas Ntaganda, a convaincu sa mère et ses amies de venir en aide aux enfants du village. L’école primaire la plus proche était à deux heures de marche sur une route achalandée et dangereuse. Les enfants commençaient souvent leur éducation à l’âge de 8 ans seulement.

La soirée était animée par deux membres du conseil d’administration, Maxime Cayouette et Suzanne Rondeau.

Photo : Liam Cayouette

L’École St-Abel

La création de l’École St-Abel a apporté une panoplie de bénéfices plus ou moins inattendus dans le village du Kavumu. «L’eau potable y est. Avant, ils n’en avaient pas. L’électricité y est. Les citoyens, lorsque vient le temps de construire, ont un travail. Non seulement ont fait la promotion de l’éducation, mais on fait avancer l’économie dans ce petit village», explique Mme Ntaganda. 

Les villageois n’attendent pas les bras croisés. Ils ont construit eux-mêmes les pupitres, qui ont été payés par Noreen Barbe. Ils ont aussi construit un four pour nourrir les élèves pendant la journée, parce qu’ils savent que c’est important pour leur apprentissage.

«Ils ont tellement à cœur ce projet qu’ils y mettent cœur et âme. Chez les villageois, c’est évident qu’il y a une passion. Ils s’approprient leur communauté. Ils ont un espoir dans les élèves. La santé physique [des élèves] est meilleure…», énumère Mme Rondeau.

Dans une vidéo présentée lors de la soirée, un élève raconte que ses notes sont passées de 61 % à 82 % entre son ancienne école, où il devait marcher, et celle de son village.

Les classes de maternelle de l’École St-Abel ont été construites en 2017. Maintenant, l’école accueille 307 élèves de la maternelle à la 3e année. Elle est remplie à pleine capacité et certaines années fonctionnent en alternance, avec un groupe qui va en classe le matin, l’autre l’après-midi.

L’école comprend six salles de classe, un bureau administratif et des latrines. Le personnel est composé d’une direction à temps plein et huit enseignantes.

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L’avenir de l’école et du Chemin

La fin de construction de l’école ne marquera pas la fin du Chemin de la lumière. Premièrement, ils auront besoin de quelques autres années pour ramasser les fonds pour les classes de la 4e — qu’ils espèrent construire au printemps 2023 — à la 9e année. 

Ensuite, plusieurs autres projets pourraient être entrepris. Comme la construction d’une cuisine à l’école, l’achat de machines à coudre, l’enseignement des métiers de niveau secondaire, le développement artistique et culturel. «On ne les abandonnera pas. Je crois qu’on va vouloir maintenir et assurer la pérennité de cette école», assure Suzanne Rondeau.

L’organisme lui-même essaie d’inclure des jeunes dans son conseil d’administration pour assurer la poursuite des activités à long terme. Il en compte actuellement deux.

Le conseil d’administration du Chemin de la lumière / Inzira y’Urumuri : Maxime Cayouette, Manon Paquette, Marie Ntaganda (présidente), Suzanne Rondeau (secrétaire), Adolphine Mukamanzi (communications), Pawoumodom Matthias Takouda (trésorier) et Monique Dubreuil (vice-présidente, absente).

Photo : Liam Cayouette

Marie Ntaganda, une des trois cofondatrice du Chemin de la lumière / Inzira y’Urumuri

Photo : Liam Cayouette

Premier prix de reconnaissance

Le Chemin de la lumière a remis son premier prix de reconnaissance pour une bénévole exemplaire lors de la célébration. Il a été remis à une des cofondatrices  Noreen Barbe. Le prix portera aussi son nom à l’avenir. 

Mme Barbe est moins présente dans l’organisme en raison de sa santé, mais elle a longtemps été pleinement engagée dans la mission et était toujours prête à aider.

Pierre-André Mulia et sa troupe ont offert des performances de danse au cours de la soirée.

Photo : Liam Cayouette