Le Forum communautaire CFA de Sudbury du 8 novembre a été l’occasion de revenir sur les données et les constats du rapport sur la perception et l’expérience des immigrants francophones noirs à Sudbury. Divisés en petits groupes de travail, les participants au forum ont cherché des solutions à quelques-uns des problèmes liés à la discrimination soulevés pour cette recherche.
La recherche réalisée par le Réseau du Nord de soutien à l’immigration francophone a soulevé plusieurs lacunes dans l’intégration des nouveaux arrivants. La discrimination face à l’emploi et le logement, la difficulté de se sentir inclus, la reconnaissance des diplômes et de l’expérience, les difficultés lorsqu’on ne connait pas l’anglais et la méconnaissance des ressources face à la discrimination y sont entre autres abordées.
La désinformation sur l’enseignement
En préparation aux discussions, l’autrice de la recherche, Ines Bouguerra, a survolé les résultats. Elle est revenue à quelques reprises sur plusieurs problèmes reliés aux études en enseignement.
La pénurie d’enseignants francophones est bien connue des communautés ethnoculturelles. Plusieurs choisissent d’aller étudier à l’Université Laurentienne dans l’espoir de facilement se trouver un emploi dans le Grand Sudbury. Plusieurs s’y lancent rapidement après leur arrivée sans explorer d’autres options, confirme la conseillère en employabilité et en entrepreneuriat de la Société économique de l’Ontario, Stéphanie Cotnoir.
Cependant, l’information qui circule est insuffisante et ils ignorent souvent que ce ne sont pas les écoles de Sudbury qui cherchent des enseignants, mais plutôt celles des autres régions. Or, une fois installés à Sudbury, peu d’entre eux veulent quitter la ville. Le système de recrutement et d’ancienneté est également trop peu expliqué.
Selon Mme Bougerra, cette situation entraine une hausse de la perception de la discrimination. Elle fait perdre des travailleurs à d’autres corps de métiers qui sont aussi en pénurie et qui seraient peut-être plus dans les cordes du nouvel arrivant.
Recommandations
Plusieurs pistes de solutions ont été livrées par les participants, ce qui devrait montrer les prochaines avenues à suivre pour les intervenants en immigration et en intégration.
- Encourager le bénévolat des élèves dans les évènements ethnoculturels;
- Déconstruire l’image du bilinguisme canadien à l’étranger;
- Engager la communauté anglophone dans l’intégration;
- Augmenter l’accessibilité aux cours d’anglais;
- Amener le secteur privé à la table;
- Créer un inventaire d’employeurs et d’emploi en français et bilingues;
- Donner une meilleure information sur la profession d’enseignant;
- Voir avec Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada comment les services en intégration peuvent se faire pendant plus d’un an après l’arrivée;
- Publicisation de l’aide et des recours contre la discrimination;
- Alimenter la fierté d’être francophone chez les nouveaux arrivants, mais aussi chez les résidents. L’insécurité linguistique des Franco-Ontariens serait un autre obstacle à l’intégration.