le Lundi 16 septembre 2024
le Lundi 26 Décembre 2022 9:38 Société

Tracé le chemin de l’immigration francophone dans le Témiskaming

  Photo : Shutterstock
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Témiskaming ontarien — Le Réseau du Nord de soutien à l’immigration francophone accorde une subvention de 20 000 $ à l’ACFO-Témiskaming dans le cadre d’une série d’actions visant à offrir aux communautés francophones du Nord une amélioration de services liés à l’immigration. Deux autres communautés du Nord ont reçu la subvention.
Tracé le chemin de l’immigration francophone dans le Témiskaming
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Anne-Marie Loranger

Photo : Courtoisie

«La subvention va nous permettre d’identifier les ressources et les besoins en vue de développer la capacité d’accueil de l’immigration francophone dans les communautés de Témiskaming Shores et Kirkland Lake», dit Anne-Marie Loranger, embauchée par l’ACFO-Témiskaming pour le projet de Réseau du Nord.

Mme Loranger est particulièrement bien placée pour mener ce projet. Elle fait régulièrement du travail d’expert-conseil en lien avec la francophonie et son expérience à la Ville lui donne une perspective régionale.

Malgré la présence d’une communauté francophone très active, Témiskaming Shores et la région voient un déclin de la population francophone et de la main-d’œuvre capable de s’exprimer en français. Les défis sont nombreux et doivent être relevés grâce à l’union des acteurs francophones, note le communiqué de presse du Réseau du Nord. Le Témiskaming se trouve à mi-chemin entre North Bay et Timmins et à la frontière du Québec : ça représente un atout.

L’ACFO est bien placé pour mettre en place plusieurs stratégies et actions qui vont lui permettre d’acquérir une connaissance en matière d’immigration. «On est en retard sur des villes comme North Bay ou Sudbury, mais ça s’en vient, dit Mme Loranger. Il s’agit de dresser un portrait des organismes, des services, des partenaires en mesure d’attirer des immigrants francophones et d’identifier ce dont on a besoin pour attirer ces immigrants». 

Les organismes seront sondés quant à leur capacité de répondre à divers besoins.

Pour Réseau du Nord, les analyses de contextes locaux sont une première étape en vue d’un prochain appel de financement du ministère Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada.

«On ne part pas de zéro, dit Mme Loranger. On a un guide de relocalisation préparé par la municipalité de Témiskaming Shores. Il est en français. Il date un peu, mais il sera mis à jour. Puis je donnerai la nouvelle version à la municipalité qui va la publier.» 

Les pourcentages de la population de langue française dans le district de Témiskaming varie de 25 % à 50 % selon les communautés. Depuis 50 ans, l’ACFO travaille à faire grandir la communauté francophone du Témiskaming ontarien. «Ça commence ici», dit Anne-Marie Loranger.

Point de départ : l’emploi

«Nous avions un kiosque lors des foires de l’emploi et de la jeunesse tenues à Kirkland Lake et Témiskaming Shores. C’était plein et les gens et ils avaient leur CV. On a parlé à plusieurs d’entre eux et c’est clair qu’il y a de l’intérêt pour notre région», ajoute Mme Loranger.

Mme Loranger a aussi rencontré Linda Garant du Centre d’éducation des adultes du Conseil scolaire catholique de district des Grandes Rivières à Kirkland Lake. Martin Lefebvre de l’institut des politiques du Nord était aussi présent. «On veut ouvrir des portes pour travailler ensemble. On commence à mettre les ressources ensemble. On se parle», commente Mme Loranger.

«Le gouvernement fédéral a déjà organisé le forum d’emploi Destination Canada qui a eu lieu [au cours des dernières semaines]  à Paris, Tanger au Maroc et en virtuel. Il y a eu 80 000 demandes; 13 000 ont été acceptés pour participer au forum. L’ACFO était présente sous Témiskaming Shores et la Chambre de commerce», explique Mme Loranger.

Enfin, elle se propose de lancer une campagne d’accueil après le temps des Fêtes et de tenir une rencontre de bienvenue. «Ça se passerait au bureau de l’ACFO. On veut se rendre visible. Inviter les gens à arrêter chez nous, dit-elle. On n’est pas formé en immigration, mais on est connu comme étant une communauté accueillante.» 

Elle reconnait cependant que l’ACFO-Témiskaming ne pourra pas répondre à tous les besoins en immigration francophone. «On a besoin d’un centre francophone», conclut-elle.

Les deux autres communautés qui ont reçu une subvention dans le cadre du programme de développement de la capacité en immigration sont la Corporation du Canton de Dubreuilville et la ville de Kanora avec l’organisme : l’Association des francophones du Nord-Ouest de l’Ontario (AFNOO).