La violence envers les femmes est une réalité au Témiskaming comme ailleurs. La Police provinciale intervient dans 1 ou 2 incidents de violence conjugale par jour. «Nous savons qu’il y en a beaucoup plus parce que plusieurs femmes ne les rapportent pas», indique la directrice du Pavillon, Mélanie Ducharme.
Trois femmes du Témiskaming ont été victimes de féminicide au cours des quatre dernières années, selon la liste de l’OAITH.
Chaque année, le Pavillon héberge entre 80 et 90 femmes et enfants dans son refuge et il en suit énormément plus avec les programmes dans la communauté.
Le refuge
«La plupart des femmes commencent par téléphoner pour parler de leur situation ou pour obtenir des renseignements, explique Mélanie Ducharme. On évalue leur situation de cette journée-là; on discute de la façon et du moment de quitter la maison et on s’assure qu’elle est prête à le faire si c’est nécessaire.»
Quitter la maison n’est pas toujours une solution possible, ou facile. Toutes les options disponibles comportent leur lot de barrières. Une femme de Kirkland Lake qui veut de l’hébergement au Pavillon à Haileybury devra changer ses enfants d’école. Va-t-elle perdre son emploi? Risque-t-elle de perdre ses enfants? «Ce sont des réalités comme celles-là que les femmes doivent gérer lorsqu’elles prennent la décision de quitter», ajoute Mme Ducharme.
«Nous mettons beaucoup de responsabilités sur les femmes. Les femmes doivent naviguer dans un système plein de défis qui n’est pas organisé pour leurs situations», explique la directrice du Centre.
La priorité du Pavillon : la sécurité à tout prix. Une intervention auprès d’une femme se fait toujours avec respect parce que c’est elle qui connait le mieux la relation avec son conjoint. Il n’y a pas toujours de blessures dans les abus : ça peut être des sous-entendus, des remarques dévalorisantes ou du langage corporel blessant «C’est elle qui connait le mieux les comportements qui portent atteinte à sa sécurité personnelle», continue Mélanie Ducharme.
La femme qui se retrouve au refuge avec ses enfants aura une chambre et un accès à une cuisine où elle pourra faire leurs repas. «Nous voulons que ce soit le plus familial possible», souligne la directrice. Le Pavillon fournit des soins de santé mentale pour elle et les enfants traumatisés par la violence familiale. Durant l’hébergement, elle devra décider de ses prochains pas, surmonter des obstacles et identifier des objectifs.
Avant la pandémie, l’hébergement pouvait durer jusqu’à 6 semaines. Depuis, les femmes peuvent rester tant qu’elle travaille à se prendre en main pour répondre à ses besoins.
Une version plus longue de ce texte a été publié dans La Voyageuse (journal Le Voyageur) du 8 mars 2023. Abonnez-vous pour ne rien manquer.