Fin juin, deux organismes ont rencontré des entreprises du Nord afin de les aider à se tourner vers le recrutement de personnel à l’international, mais aussi pour aider à révéler les trous de services aux autorités fédérales et provinciales actives en immigration.
À Cochrane, Timmins, Hearst et Kapuskasing, la Société économique de l’Ontario et le Réseau de soutien à l’immigration francophone du Nord de l’Ontario (RSIFNO) ont rencontré des employeurs pour faire avancer le recrutement international de main-d’œuvre, mais aussi pour faire connaitre leurs services d’appui.
Il semble que depuis quelques années, le bouche-à-oreille ait fait son œuvre. «Il y a une réputation qui nous précède», explique la conseillère en employabilité à la Société économique de l’Ontario (SÉO), Stéphanie Cotnoir. Depuis son embauche il y a quatre ans, son travail s’est transformé. Au départ, elle devait faire beaucoup de sollicitation d’entreprises. Aujourd’hui, elle accompagne de plus en plus des entreprises dans le recrutement de main-d’œuvre.
Depuis quatre ans environ, une cinquantaine de familles sont arrivées dans le Nord, dont près de 20 dans le district de Cochrane. Elles proviennent, majoritairement de pays africains.
La majorité de ces familles y sont encore, selon les intervenantes. Stéphanie Cotnoir souligne qu’une famille a quitté Longlac et deux s’apprêtent à quitter Cochrane, faute de services d’établissement. «Il y a une corrélation nette entre le trou de service et le départ de familles», ajoute-t-elle.
Un manque de services
La communauté de Cochrane n’est pas refroidie par les départs imminents. Un comité local en immigration existe depuis mars afin de veiller à ce que les services soient assurés et que des activités de socialisation soient organisées. «Ils sont prêts à commencer, le momentum est là», retient l’agente de développement socioéconomique pour le Nord-est de l’Ontario pour le RSIFNO, Marie-Josée Tremblay.
Mais au-delà de la bonne volonté, les municipalités doivent être mobilisées, relèvent les intervenantes. «Par exemple, à Cochrane, il y a un autobus qui dessert Cochrane-Timmins deux fois par jour, illustre Stéphanie Cotnoir : à 7 h le matin et à 23 h le soir. Une mère de famille qui doit aller faire son test pour son permis de conduire à 14 h à Timmins perd sa journée.»
Ces difficultés ont été exposées pendant les rencontres communautaires qui ont eu lieu fin juin.
Des membres du personnel du Programme ontarien des candidats à l’immigration (POCI) et d’Immigration, Réfugiés, Citoyenneté Canada (IRCC) ont pris part à la tournée, une initiative fort utile aux yeux des intervenantes : leur présence fait remonter l’information relative aux trous de services aux agences visées.