Bonnie Léonard, du bureau de North Bay de l’organisme Courtepointe de la vaillance (https://www.quiltsofvalour.ca/), a dirigé la cérémonie. La Courtepointe de la vaillance est remise à un vétéran des forces canadiennes ayant une ou des blessures visibles ou invisibles suite à son engagement dans une zone de combat. La courtepointe reconnait et honore la personne pour son engagement et son sacrifice au service du pays.
Lors de la cérémonie, tenue au Quilting Barn d’Earlton devant une vingtaine de personnes, Bonnie Léonard a dit fièrement : «Cette courtepointe a été faite avec amour.» En effet, elle a été réalisée par Jocelyne Leblanc, l’épouse de Jocelyn Verreault.
Travail d‘équipe
Le projet a été un travail d‘équipe. Huguette Cloutier en a fait la conception, le choix des tissus et a conseillé Jocelyne Leblanc tout le long de la confection. Suzanne Gauthier l’a piqué : «On se sent bien de contribuer à un projet qui amènera tant de réconfort à quelqu’un».

La courtepointe remise à Jocelyn Verreault.
M. Verreault était très ému. Il a commencé par remercier l’organisme Courtepointe de vaillance et bien humblement admis : «Je ne ressentais pas que je mérite cet hommage. Pourtant, je portais l’uniforme quand j’ai été blessé.»
«Durant la guerre au Koweït, j’étais au Qatar avec l’aviation canadienne. Je n’ai pas vu les horreurs de la guerre, mais on la vivait au quotidien», continue M. Verreault. «J’aurais tant de choses à dire, mais je vais me limiter à vous dire que le 11 novembre, prenez deux minutes pour penser à ceux qui sont morts pour le pays ou qui vivent, tous les jours, dans la douleur à la suite d’une blessure.»
Tout arrête
Le lendemain de la cérémonie, Jocelyn Verreault a accepté de témoigner de ses 26 ans au service dans l’aviation canadienne. Comme caporal-chef, sa dernière mission dans une zone de conflit armé remonte à la guerre du Golfe, au début des années 1990, alors que les avions canadiens partaient du Qatar. Il était technicien en armement aérien, responsable des systèmes d’armement sur les avions. Plus tard, il a suivi une formation en électronique.
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Sa responsabilité comme technicien en armement aérien comprenait l’entretien du mécanisme pour larguer les bombes et celui pour fixer les obus à l’avion. Il devait aussi charger l’avion de bombes, de missiles et de cartouches pour le fusil-mitrailleur. Une autre de ses responsabilités était de faire sauter les bombes défectueuses.
«Même si je n’étais pas sur le terrain avec l’infanterie et que je mangeais trois fois par jour, il y avait régulièrement des alertes de bombes chimiques», raconte-t-il.
C’est en chargeant une bombe que Jocelyn s’est blessé le dos; un accident qui a mis fin à sa carrière de technicien.
Voir qu’on est plus capable de faire ce qu’on faisait; qu’on est limité physiquement à partir de 35 ans est un coup dur. J’ai appris ce qu’est une douleur chronique. Ce n’est pas dans la tête; c’est dans mon dos tous les jours.

Jocelyn Verreault et son épouse Jocelyne Leblanc, qui a participé à la confection de la courtepointe.
C’est parce qu’il n’a pas vu le champ de bataille que Jocelyn a hésité à recevoir cet honneur. «C’est une des raisons pour laquelle je ne sentais pas que je méritais la courtepointe.» Puis il a pris conscience du risque qu’il a pris en engageant sa vie dans les Forces armées canadiennes.
Jocelyn trouve dommage que certains Canadiens dénigrent l’importance du sacrifice des personnes engagées dans les forces canadiennes. «Certaines personnes trouvent ridicule l’engagement du Canada dans les missions extérieures. Même si notre contribution n’est pas aussi spectaculaire que celle des Américains qui sont dix fois plus gros que nous; notre contribution est bonne et forte!»
«C’est facile de dire que ce n’est pas grand-chose quand les gens ne savent pas tout l’ouvrage que ça implique, continue M. Verreault. Ils ne se rendent pas compte que la personne signe sa vie quand elle devient membre des Forces armées canadiennes. Tu t’en fais demander beaucoup, plus que tu le penses quand tu signes.»
Lorsqu’il a fait une mission pour l’OTAN en Europe, il a visité la Hollande. «Là, les vétérans canadiens sont traités en vedettes et, le 11 septembre, à heure fixe, tout arrête pour deux minutes, même les autos. Prenons les deux minutes pour se souvenir des sacrifices», demande Jocelyn Verreault.