Une soixantaine de regroupements, d’institutions scolaires, d’agences gouvernementales et d’organismes francophones étaient dans le foyer du Memorial Gardens le samedi 14 septembre, afin de renseigner le public des différents services disponibles, comme les lieux de culte, les activités sociales et récréatives, les possibilités d’apprentissage, de bénévolat et de carrière.
Le Centre multiculturel de North Bay et du district, un organisme de services d’établissement pour les immigrants, prend note du nombre grandissant de nouveaux arrivants qui choisissent la ville pour s’établir au Canada.
Le personnel se met à la disposition de personnes ayant besoin d’informations diverses, afin de mieux les aider à s’intégrer dans leur nouvelle communauté.
«Chacun vient avec sa question très personnelle. Ça peut être le logement, l’orientation, où est-ce qu’on trouve un service administratif, le supermarché, l’apprentissage des langues… On les oriente et on répond directement selon nos connaissances et nos capacités», informe l’agente d’établissement, Maryline Pillet.
«Je dirais depuis deux à trois ans, on voit vraiment une différence à North Bay. Il y a vraiment de plus en plus de diversité, et je pense que ça va commencer à avoir un impact sur le mélange des cultures et sur l’ouverture d’esprit.»
Économie et démographie
Au cours des cinq dernières années, la ville a fait partie du programme pilote d’immigration dans les communautés rurales et du Nord, une initiative du ministère fédéral, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada.
Comme ailleurs au pays, les employeurs de la région du Nipissing ont certaines difficultés à pourvoir leurs postes.
La Chambre de commerce de North Bay et du district estime que l’immigration permet non seulement aux entreprises de trouver des travailleurs qualifiés, mais d’aider à freiner le déclin démographique.
«Dans plusieurs petites collectivités rurales du Nord, nous observons une réduction de la population et un exode de la jeunesse. Nous avons donc besoin de personnes pour les aider à se développer et à prospérer», explique la présidente et directrice générale, Donna Backer.
«Les nouveaux Canadiens nous aident à combler nos pénuries de main-d’œuvre, à faire croitre et à diversifier nos communautés.»
Dans les prochains mois, la chambre de commerce mènera une étude afin d’accumuler des données indispensables sur les personnes et les entreprises locales qui ont participé ou profité du programme.
De plus, le gouvernement fédéral pourrait faire une annonce par rapport au lancement d’un nouveau projet pilote en matière d’accueil de nouveaux arrivants.
Francophonie
Les Compagnons des francs loisirs, un organisme de développement et d’intervention culturelle et communautaire, tirent eux aussi leur épingle du jeu.
Depuis déjà quelques années, ils ont embauché de nouvelles éducatrices dans leurs garderies et ont développé une programmation plus riche et variée qui aide à faire rayonner la culture francophone dans le Nipissing.
«On peut le voir de deux manières différentes. En tant qu’employeur, c’est certain qu’aujourd’hui, j’ai besoin de l’immigration pour pouvoir répondre à mes demandes en service de garde et à mes demandes en services culturels», précise le directeur général, Arnaud Claude.
«D’un point de vue communautaire, c’est la richesse. Toutes ces nouvelles personnes, qui arrivent avec leur propre histoire, leurs expériences et leurs façons de faire, viennent enrichir notre communauté et questionner la manière dont nous faisons les choses», dit-il.
«Ils nous permettent de nous affirmer en communauté de manière plus définie. C’est beau de voir ces gens s’intéresser à notre communauté, à notre culture, s’intégrer à tout ce qui fait ce que nous sommes aujourd’hui dans le Nord de l’Ontario, tout ce qui fait de nous des Franco-ontariens, tout simplement.»
«Mise à part le loyer, tout est bon»
Fatima Sadqi, une éducatrice à la Garderie Soleil nouvellement arrivée du Maroc, a partagé avec Le Voyageur son expérience d’accueil et d’intégration dans sa communauté d’adoption.
Pour elle, l’accueil était chaleureux à la garderie, ainsi que dans tous les endroits publics. «Les gens de North Bay sont sympas. Ça se déroule parfaitement bien, sauf qu’on a un gros souci, c’est le loyer. Mais tout est bon – le climat, la région trop calme, trop propre. Ça faisait maintenant 10 jours, mais chaque jour, on court, on sort toute la journée. On est toujours en contact avec les gens».
Elle dit avoir appris beaucoup de choses, en si peu de temps. «C’est grâce à l’entraide, la communication et le grand cœur des gens qui sont ici», reconnait-elle.