Le texte ci-dessous a été publié en première page de l’édition du 11 janvier 1971. Il démontre que malgré la création de la Fédération de l’Université Laurentienne pour avoir accès à du financement gouvernemental, l’Université de Sudbury devait chercher d’autres moyens pour se financer. Qui sait, l’idée inspirera peut-être l’administration actuelle…
Tirage de 130 automobiles!
Quand les Jésuites y mettent la main, c’est pas des farces!
Le dernier-né des projets de ces savants messieurs de l’Université de Sudbury en est un à vous couper le souffle, tant par son originalité que par son ampleur.
Lisez plutôt : à compter du 4 juillet prochain, et ce, jusqu’au 30 décembre, l’Université de Sudbury fera le tirage de cinq automobiles par semaine! Au total, 130 automobiles!
Et, avec beaucoup d’humour d’ailleurs, les organisateurs du tirage ont baptisé celui-ci PEE-WEE, car dans leur esprit les tirages des années à venir auront encore beaucoup plus d’ampleur, et il faut prévoir dès maintenant que se poserait alors le problème de trouver un nom correspondant au gigantisme de l’entreprise. En commençant ainsi, au bas de l’échelle, le problème se trouve solutionné pour au moins quelques années!
Ce tirage évidemment, a pour objectif d’amasser des fonds devant servir exclusivement à des fins d’éducation.
L’administrateur et vice-président de l’Université, le P. Hector L. Bertrand, qui a annoncé le tirage la semaine dernière, se dit confiant du fait que les gens de Sudbury apprécieront cette façon de contribuer au progrès de l’Université de Sudbury.
«Si le passé peut nous servir d’indice quant à la réaction des gens, a-t-il dit, nous aurons, d’ici la fin de l’année, quelque 200 000 $ en banque qui serviront exclusivement à des fins éducatives.»
Les billets pour les tirages se vendront 100 $ chacun (NDLR : Environ 726 $ en 2022).
Au moment de faire l’annonce du tirage, le P. Bertrand a rappelé que les Jésuites avaient eux-mêmes versé 200 000 $ de leur poche à l’Université depuis quatre ans et que, malgré cela, l’institution présentait quand même un déficit annuel de l’ordre de 100 000 $.
Le P. Bertrand a aussi expliqué qu’une institution confessionnelle comme l’Université de Sudbury ne recevait aucune subvention de capital et que, pour ce qui est des dépenses d’opération, elle ne recevait du gouvernement que la moitié de ce qui est octroyé aux autres institutions d’éducation.
«Il y a dix ans, nous avons lancé une campagne de souscription pour bâtir un édifice. Ce fut un succès. Aujourd’hui, nous avons besoin d’argent pour nos frais de capitalisation et nos dépenses d’opération.»
Établie en 1957, l’Université de Sudbury ne prit pas grand temps à réaliser qu’elle ne pouvait survivre seule. C’est ainsi qu’en 1960 l’Université Laurentienne fut créée par la fédération de l’Université de Sudbury et des collèges Thornloe, Huntington et University.
«La décision des “pères de la fédération”, selon le P. Bertrand, s’avère aujourd’hui des mieux
inspirée, alors que nous pouvons constater que la création de l’Université Laurentienne représentait la meilleure solution possible et pour les collèges en question et pour la population de Sudbury.»
L’Université de Sudbury comprend aujourd’hui deux édifices : une résidence pouvant accommoder 164 étudiants et un édifice servant à l’enseignement et à l’administration.