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le Vendredi 3 mars 2023 1:08 Non classé

Les camps de bucherons d’antan

Dans la cabine cuisinière à Marten River, on retrouve une représentation raccourcie de la table où les bucherons déjeunaient et dinaient.  — Photo : Camille Ouellet
Dans la cabine cuisinière à Marten River, on retrouve une représentation raccourcie de la table où les bucherons déjeunaient et dinaient.
Photo : Camille Ouellet
Durant les années où chaque homme avait absolument besoin d’un travail pour nourrir sa famille, les camps de bucherons étaient un choix intéressant pour gagner de l’argent. En effet, de nombreux Ontariens et Québécois quittaient leurs familles annuellement pour séjourner dans les camps tout au long de l’hiver et couper dans les vastes forêts.
Les camps de bucherons d’antan
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Sur les sites de campement, il y avait plusieurs cabines avec divers métiers. Premièrement, il y avait celle où les bucherons dormaient et jouaient à des jeux de cartes les dimanches; la cabine des lits, ou «bunkhouse» en anglais. Cette cabine servait de grande chambre pour une dizaine d’hommes. À l’intérieur, on retrouvant des lits, un poêle à bois, un portemanteau pour faire sécher les vêtements ainsi qu’une meule manuelle pour affuter les haches. Les bucherons dormaient souvent deux par deux dans un lit et se réveillaient à l’aube, vers 5 h 45. 

Après avoir enfilé leurs vêtements le plus rapidement possible, ils se rendaient à la cabine de la cuisine, ou «cookhouse» en anglais. Cette bâtisse était très importante puisque les travailleurs déjeunaient et soupaient à cet endroit chaque jour. À l’intérieur, on y retrouvait un gros poêle à bois pour faire cuire la nourriture ainsi que de longues tables pour accueillir les nombreux travailleurs. 

Pendant la matinée, vers 6 h, tous les bucherons allaient dévorer leur déjeuner avant de travailler. Ce repas qu’on dit le plus important de la journée avait tout un menu : du gruau, du porc, des fèves au lard, un saucisson de Bologne, des biscuits au gingembre, du pain, du beurre, du fromage, du thé, du lait et du sucre. Même si ça semble être beaucoup de nourriture, toutes ces calories et protéines étaient nécessaires pour donner aux hommes la force et l’énergie pour effectuer leur travail. 

Dans la cabine cuisinière à Marten River, on retrouve une représentation raccourcie de la table où les bucherons déjeunaient et dinaient.

Photo : Camille Ouellet

Après avoir terminé de se goinfrer, ils se dirigeaient vers le chantier afin de couper des d’arbres. S’il y avait le malheur qu’une hache ou une scie casse, le malheureux se dirigeait à la forge. C’est dans cette structure qu’habitait le forgeron, qui créait et réparait tout ce qui était en fer, que ce soit des fers à cheval ou un poêle à bois. Pour faire de telles choses, le forgeron utilisait un énorme fourneau pour faire rougir le métal afin de le rendre plus flexible et il le métamorphosait en ce qu’il désirait.  

En parlant de fer à cheval, ces imposants animaux jouaient un grand rôle dans l’industrie forestière de l’époque. Puisque les moteurs à vapeur n’étaient pas encore disponibles, les chevaux tiraient de 60 à 80 troncs d’arbres. Effectivement, parce qu’ils étaient si importants, ils avaient leur propre équipe ainsi que leur propre cabine : l’écurie. À l’intérieur de celle-ci, il y avait des stalles pour les chevaux, de la nourriture ainsi que l’équipement nécessaire pour accomplir leur labeur. Chaque jour, quelques personnes venaient nourrir les chevaux ainsi que les panser et les préparer pour la journée de travail. 

Les camps de bucherons ont été une ère importante dans notre histoire qui a contribué grandement à l’évolution de l’industrie du bois ainsi que celle des chemins de fer, qu’on utilisait pour apporter les troncs d’arbres au moulin. De nos jours, on retrouve encore des ruines de ce qui était autrefois un site de campement très occupé dans les forêts des petits villages qui ont abrité des camps de bucherons, tel que River Valley ou Marten River.  

 

Références : Llivre de Donald MacKay intitulé The Lumberjacks, Édition McGraw-Hill Ryerson Limited, Toronto, 1978, 319 pages.