le Mercredi 15 janvier 2025
le Jeudi 8 février 2024 16:00 Non classé

Consultations prébudgétaires : Ce que les organismes du Nord ont réclamé à la Province

	Ernie Hardeman, président du Comité permanent des finances et des affaires économiques de l’Assemblée législative de l’Ontario.  — Photo : Venant
Ernie Hardeman, président du Comité permanent des finances et des affaires économiques de l’Assemblée législative de l’Ontario.
Photo : Venant
Une dizaine d’organismes, dont l'Assemblée de la francophonie de l'Ontario (AFO), l’Association des directions et directions adjointes des écoles de langue française de l’Ontario (ADFO), le YMCA du Nord-Est de l’Ontario et la Ville du Grand Sudbury ont fait savoir leurs besoins au gouvernement provincial, dans le cadre des consultations prébudgétaires pour l’année 2024. Le président du Comité permanent des finances et des affaires économiques de l’Assemblée législative de l’Ontario, Ernie Hardeman, de passage à Sudbury le 30 janvier dernier, en a pris note.
Consultations prébudgétaires : Ce que les organismes du Nord ont réclamé à la Province
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Le président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), Fabien Hébert, a déposé sept recommandations, dont celle concernant la variable linguistique sur la carte santé. L’organisme voudrait que la préférence linguistique du client soit prise en compte sur la carte santé. Il souhaite aussi voir les accents sur les noms.

«La variable linguistique, ce n’est pas seulement être capable d’écrire son nom correctement avec un accent, c’est être capable de bien enregistrer les préférences pour s’assurer que lorsque le client se présente à la porte de l’hôpital ou de la clinique ou chez son médecin, que ce professionnel de la santé sache qu’il veut être servi en français. Et lorsqu’on va le servir en français, on va avoir un meilleur résultat pour l’intervention santé qu’on est en train de faire», explique M. Hébert qui rappelle que c’est pour la nième fois qu’ils en font la demande.

Le président de l’AFO a encore une fois plaidé pour l’Université de Sudbury à laquelle le gouvernement a refusé d’accorder un financement.

« C’est clair que la communauté franco-ontarienne a perdu confiance en l’Université Laurentienne avec les coupures qu’ils ont effectuées il y a deux ans. Pour nous, ce qu’on veut, c’est que l’Université de Sudbury soit transformée en une université par et pour les francophones, pour assurer une livraison des services adaptés à la communauté francophone et à ses besoins », indique-t-il.

La clinique d’infirmières praticiennes de Capreol a demandé un budget supplémentaire de 300 000 $ pour pouvoir embaucher des infirmières praticiennes additionnelles. Elle serait ainsi capable de donner service à des milliers de personnes qui sont sur des listes d’attente. C’est une solution alternative au manque criant de médecins de famille dans la région.

Quant au programme de services en français Better beginnings better futures qui nourrit 19 000 enfants dans les écoles, il demande 500 000 $ de plus pour s’assurer que le nombre toujours croissant d’enfants dans le besoin en nutrition est servi. Jusque-là, le programme recevait du gouvernement 750 000$.

L’infrastructure et le logement abordable

Le maire de la Ville du Grand Sudbury, Paul Lefebvre, a présenté au comité permanent des finances et des affaires économiques de l’Assemblée législative de l’Ontario quelques dossiers de la Ville qui devraient être pris en compte dans le budget de la province.

« Pour l’argent du Fonds ontarien pour l’infrastructure communautaire, nous qualifions pour une limite de 10 millions $, alors que nous avons besoin de 18 millions $ pour couvrir nos dépenses dans l’infrastructure », fait savoir le maire.

« Nous demandons de lever cette limite pour que nous ayons plus de fonds pour nous aider à payer pour nos infrastructures, nos chemins, nos tuyaux, nos bâtisses », ajoute-t-il.

Il n’y a que deux municipalités du Sud de la province qui peuvent aller au-delà de la limite des 10 000$ parmi les 425 petites collectivités et collectivités rurales du Nord de l’Ontario admissibles à ces subventions.

Pour le logement abordable, la Ville aménage un immeuble de 40 logements sur la rue Lorraine en vue d’appuyer les personnes et les populations vulnérables.

« Cela va énormément augmenter le coût d’opération pour la Ville. On pense que c’est vraiment la province qui devrait assurer ce financement-là, et assurer qu’on brise le cycle des sans-abris », mentionne Paul Lefebvre.

Formation dans les écoles

L’Association des directions et directions adjointes des écoles de langue française de l’Ontario (ADFO) n’a pas manqué au rendez-vous. Sa présidente, Stéphanie Sampson, précise qu’ils ont présenté trois grandes priorités pour lesquelles ils demandent du financement auprès du gouvernement.

Sont concernés le réseau de formation pour les directions et directions adjoints nouvellement nommées, qui entrent en poste; les programmes de formation professionnelle qui aident à faire la mise en œuvre de nouveaux programmes-cadres, d’initiatives ministérielles; et le programme de formation annuel.

« Ce financement nous permet de former et d’appuyer nos membres afin de s’assurer qu’ils sont en mesure de gérer nos défis. Évidemment, la question de la langue, de la culture, c’est notre raison d’être. Il faut assurer la vitalité de la communauté franco-ontarienne, souligne Stéphanie Sampson.

Le YMCA du Nord-Est de l’Ontario demande enfin que le prochain budget provincial finance les services de garde.

«Cela fait maintenant deux ans que nous fonctionnons avec le mandat du gouvernement fédéral sur les services de garde abordables pour éventuellement parvenir à une entente sur le coût de 10 $ par jour», explique la présidente de YMCA du Nord-Est de l’Ontario, Lorrie Turnbull.

Pour elle, il n’y a pas de modèle de financement prédéterminé et défini. «Nous demandons que le gouvernement appuie le remboursement de ce cout parce que nous ne pouvons plus compter sur les frais des parents pour compenser nos dépenses», lance Mme Turnbull.

Les présentations ont duré toute une journée et ont été suivies par des députés provinciaux, dont France Gélinas, députée de Nickel Belt.

« Beaucoup d’organismes à but non lucratif sont venus nous dire que le gouvernement les a oubliés au cours des dernières années et que ça cause beaucoup de problèmes du côté de la francophonie », déclare France Gélinas.

« Tant du côté de nos écoles que du côté de l’AFO, on a besoin que le gouvernement investisse en francophonie. On a besoin d’un nouveau centre culturel à Orléans, mais on a également besoin des fonds pour La Place des Arts », réclame-t-elle.