Une étude publiée la semaine dernière devrait nous faire réfléchir sur le quotient démocratique de la Ville du Grand Sudbury. La ville se classe au 24e rang des 32 villes ontariennes étudiées par la firme Armstrong Strategy Group. Le problème avec cette recherche est qu’elle n’apprend pas grand-chose à ceux d’entre nous qui suivent la politique municipale depuis plusieurs années.
Le groupe Armstrong a évalué quatre principaux éléments d’une démocratie en santé : le taux de participation électoral, l’expérience des citoyens ayant affaire à la municipalité, la parité hommes / femmes ainsi que la diversité raciale au conseil municipal.
C’est au niveau de la participation citoyenne aux élections municipales que nous sommes les meilleurs. Avec un taux de participation de 45 %, le Grand Sudbury est au 4e rang en province. Ce n’est pas beaucoup, mais la ville réussit encore moins bien sur les 3 autres points. Avec un conseil municipal composé d’hommes à 84,6 % et de 100 % de personnes blanches, nous sommes recalés quant à la diversité et la parité des genres.
Sudbury ne réussit vraiment pas mieux quant à l’expérience vécue par ses citoyens. L’étude utilise 10 critères pour mesurer cette expérience et il en ressort que nos politiciens et notre fonction publique ne sont pas très accueillants.
Plusieurs éléments peuvent expliquer que nos citoyens ne se sentent pas encouragés à participer au débat politique ou même à faire affaire avec la ville.
Il y a d’abord la fusion des sept municipalités environnantes en 2001 qui est loin d’avoir donné les résultats escomptés. Mal pensé et mal mis en œuvre, cet assemblage politique a divisé plutôt que concilier les résidents. Et surtout, l’unification n’a pas créé la réduction des dépenses prévues. Comment favoriser la démocratie quand une grande partie de la citoyenneté se sent flouée dès le départ?
Deuxièmement, il y a l’attitude de certains conseillers qui rebutent les citoyens. Depuis deux ans, deux conseillers municipaux ont été accusés, deux fois chacun, d’infractions au code de conduite du conseil. On peut applaudir ou non le travail des conseillers Gerry Montpellier et Robert Kirwan, mais on ne peut appuyer leurs fautes déontologiques. Il est clair que les citoyens n’apprécient pas un conseiller qui critique ouvertement les employés municipaux ou un autre qui triche sur les réseaux sociaux ou qui utilise ces mêmes réseaux publics pour critiquer méchamment un opposant, politique ou non. Ce genre d’attitude suscite la grogne citoyenne.
Bien sûr, il est facile de blâmer une restructuration historique ou les manquements de certains conseillers pour expliquer le déficit démocratique d’une ville. N’oublions cependant pas que la démocratie c’est la volonté des citoyens. Si nos politiciens ne sont pas à la hauteur, nous les avons élus. Si notre conseil municipal ne représente pas la diversité de notre ville, c’est parce que nous avons tendance à voter mâle et blanc. Si notre fonction publique n’est pas accueillante, elle est pourtant, pour la plupart, issue de notre population.
La démocratie, c’est nous. C’est à nous d’élire des dirigeants qui la favoriseront.