le Vendredi 13 septembre 2024
le Mercredi 8 février 2023 10:00 Éditorial

Nos universités

  Photo : Archives
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Éditorial — Nos deux universités de Sudbury — la Laurentienne et l’Université de Sudbury (UdeS) —, ont fait les manchettes la semaine dernière.
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La Laurentienne parce qu’elle embauche 10 nouveaux professeurs après en avoir licencié près d’une centaine. L’UdeS parce qu’elle demande à la province de ne pas l’oublier dans son prochain budget et parce qu’elle a rencontré les étudiants francophones de la Laurentienne qui s’intéressent de plus en plus à son avenir. 

Disons qu’en tant que francophones, nous sommes plus intéressés par les nouvelles de l’UdeS.

Pourquoi? Parce que la Laurentienne n’est plus notre université. C’est une université anglaise qui offre quelques services en français. Elle en offre d’ailleurs de moins en moins. Nous lui souhaitons évidemment tout le succès possible en tant qu’université anglaise du Nord-Est, mais notre avenir postsecondaire, c’est l’Université de Sudbury.

Or, l’Université de Sudbury ne peut offrir de diplômes depuis que la Laurentienne a détruit la Fédération (UdeS, Thorneloe, Huntington) qui l’a créée. Ça fait maintenant plus de deux ans que l’UdeS demande à la province de la financer et de lui redonner le droit d’offrir des cours menant à un diplôme. Pour rencontrer les exigences provinciales, l’UdeS s’est déconfessionnalisée — l’Ontario ne finance pas les universités religieuses — et a obtenu un financement fédéral de 1,9 million $ sur deux ans afin de préparer les documents requis par la province.

Selon le recteur de l’UdeS, Serge Miville, ces fonds ont permis à l’université de rencontrer toutes les obligations du ministère des Collèges et Universités. Tous ses documents sont maintenant à l’étude au ministère. Il est fort possible que le ministère demande des explications sur certains documents et qu’il y ait encore une période de négociations, mais M. Miville se dit confiant. 

Voilà pourquoi le recteur s’est présenté à la consultation prébudgétaire de la province tenue à Sudbury. Il veut que le prochain budget provincial inclue des fonds pour l’UdeS. Advenant une décision favorable du ministère, l’université aura rapidement besoin de fonds pour relancer une programmation académique. 

Et même si la décision tarde, M. Miville explique que la province pourrait démontrer sa bonne foi en participant à la deuxième année du financement fédéral. Le programme duquel ces fonds sont tirés requiert habituellement une participation provinciale. L’Ontario n’a pas participé à la première année de financement. 

Mais c’est sa récente rencontre avec les étudiants francophones de la Laurentienne qui a récemment énergisé le recteur de l’UdeS. Il explique que c’est l’Association des étudiants francophones (AEF) qui a réclamé cette rencontre, que les étudiants étaient bien préparés et qu’ils ont posé des questions importantes. Sans entrer dans les détails, il explique que c’est cet intérêt des étudiants qui anime l’UdeS.

La communauté a aussi récemment réitéré son appui à l’UdeS. Dans un communiqué, la Coalition nord-ontarienne pour une université de langue française réclamait «la création d’un réseau universitaire franco-ontarien qui comprend l’Université de Sudbury…».

Ces récentes nouvelles positives remettent sur le tapis la question de l’Université de Sudbury en tant qu’université de langue française du Moyen-Nord. Il est clair que la balle est maintenant dans le court de la province.