Le 24 février 2022 les troupes russes envahissaient l’Ukraine, déclenchant le conflit européen le plus dévastateur depuis la deuxième guerre mondiale de 1939-45. Des milliers de personnes sont mortes et des millions d’autres ont été déplacées par ce conflit inutile. Qu’avons-nous appris de cette hécatombe qui, malheureusement, se poursuit?
Nous devrions avoir appris à ne jamais croire les autocrates. Ce sont des menteurs et des hypocrites sans foi ni loi. Souvenons-nous que Poutine affirmait haut et fort que les quelque 100 000 soldats russes massés près de la frontière ukrainienne participaient à un exercice militaire et n’envahiraient pas l’Ukraine. Nous aurions dû nous méfier, ce n’était pas son premier mensonge.
Nous avons aussi appris que les autres dictateurs du monde et ceux qui désirent le devenir, entre autres le biélorusse Alexandre Loukachenko, le chinois Xi Jinping, le brésilien Jaïr Bolsonaro (défait lors de la récente élection), le sud-africain Cyril Ramaphosa et l’indien Shri Narenda Mohdi sont aussi pire que Poutine et ne méritent pas notre confiance. Ces pays ont refusé de blâmer la Russie et /ou continuent de faire des affaires avec elle malgré les sanctions internationales. En fait, les Chinois, les Sud-Africains et les Russes tiennent présentement des exercices militaires conjoints dans l’océan Indien. Et on apprenait récemment que les Chinois envisagent d’ailleurs de fournir des armes aux Russes pour la guerre en Ukraine. Quelle bande de parias!
Et ça, ce ne sont que les plus visibles. Cinq pays ont voté contre une résolution des Nations Unies condamnant l’invasion russe, 35 se sont abstenus. Et il y a le Comité olympique international qui pousse maintenant pour que la Russie et la Biélorussie puissent participer aux Jeux olympiques de Paris l’an prochain.
Au Canada, nous devrions aussi tirer quelques conclusions de ce conflit. La première, c’est que nous ne sommes vraiment pas prêts pour une guerre. Nous n’avons envoyé que quelques armes aux Ukrainiens et, même là, ces dons ont réduit nos effectifs de façon alarmante. Nous n’avons pu fournir que quatre chars d’assaut à l’Ukraine alors que d’autres pays en envoient des centaines.
La deuxième leçon, et probablement la plus importante, est que nous partageons une immense frontière nordique avec la Russie et que nous ne sommes pas capables de la défendre. C’est bien beau de se fier aux Américains pour défendre notre continent, mais nous devrions au moins faire notre petite part.
La guerre en Ukraine nous enseigne aussi des leçons positives. La plus importante c’est comment les nations démocratiques sont capables de se mobiliser pour contrer une agression armée. L’Europe et l’Amérique du Nord ont décrété des sanctions qui punissent l’économie russe. Sous les auspices de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), ces pays continuent d’envoyer des armes aux défenseurs ukrainiens. Une cohésion démocratique qui mérite notre admiration.
Mais ce sont les Ukrainiens qui nous donnent la plus belle leçon. Ils démontrent un ralliement, une ténacité, un courage exemplaire face à l’agression. Il est maintenant temps pour les pays civilisés de les appuyer encore plus fermement pour défaire l’envahisseur russe et démontrer que plus jamais une guerre d’agression ne sera tolérée.