En ce moment, il n’y a pas plus grandes crises que les changements climatiques. Nous avons été relativement épargnés pour l’instant dans le Nord de l’Ontario. Mais ce n’est pas le cas ailleurs. Chaleurs accablantes l’année dernière en Europe, incendies de forêt qui brulent des superficies records, inondation jamais vue… pas plus tard que la fin de semaine dernière, une cinquantaine de tornades ont frappé le centre des États-Unis en quelques heures.
Et comment en sommes-nous arrivés là? Le déni. Le refus de croire ce que les données et les observations prédisaient. Dénigrer ce que des gens plus compétents et renseignés affirmaient.
L’Amérique en entier à un problème de racisme systémique. Des mécanismes ont été mis en place pour favoriser une population par rapport à une autre. L’objectif est toujours clair et souvent le même : garder cette population minoritaire dans la pauvreté, lui couper ses chances de prospérer pour que la majorité garde le gros de la richesse.
En Ontario, le racisme systémique est reconnu par le gouvernement. Par contre, le gouvernement caquiste de nos voisins québécois refuse de reconnaitre son existence. Les francophones du Canada — incluant au Québec — ont été victimes de ces systèmes d’asservissement — économique et autres. On pourrait croire que cette connaissance leur permettrait de les détecter plus facilement. Mais quand on utilise les armes de l’ennemi pour reprendre le contrôle de sa destinée, il est possible qu’on recrée les problèmes qu’il a insérés dans son système.
Les familles avec des enfants autistes sont présentement victimes de déni de la part du gouvernement conservateur. Après avoir démoli le système en place — qui n’était pas parfait, mais qui fonctionnait — pour le remplacer par quelque chose qui ne fonctionnait absolument pas, le gouvernement Ford a au moins essayé de réaligner le tir.
En ce moment, les parents doivent s’inscrire sur un portail en ligne pour avoir accès au financement pour des services pour leurs enfants. Depuis des mois, les parents et les organismes crient que l’argent n’arrive pas, des mois après l’inscription ou l’approbation.
Au lieu de reconnaitre une fois de plus ses erreurs, le gouvernement répond avoir atteint ses cibles d’inscriptions au programme. Le problème n’est cependant pas là. Le ministère semble nier que son plan, une fois de plus, ne fonctionne pas; qu’il s’écroule sous le manque de sérieux et de ressources qu’ils y ont affecté.
Ce ne sont que quelques exemples. Vous pouvez en dénicher d’autres. Comme le déni des organisations de hockey mineur concernant les problèmes de comportement de leur joueur. Comme les effets à long terme des pensionnats autochtones…
Lorsque l’on nie l’existence d’un phénomène, on n’agit pas pour le régler. On s’en lave les mains. Puis on abandonne les victimes à leur sort sans trop de remords de conscience.
Pourtant, les victimes ne racontent pas n’importe quoi. Il ne faut pas nécessairement tout garder de leur interprétation d’un phénomène plus grand qu’eux, mais quand un nombre assez élevé de personnes disent la même chose et que les données leur donnent raison, c’est à ce moment que le déni devient dangereux.
Si vous commencez à vouloir nier un phénomène démontré et accepté par d’autres, demandez-vous pourquoi vous voulez le nier. Comment ce phénomène vous affecte-t-il? Va-t-il toucher votre situation économique? Va-t-il changer votre façon de vivre?
Le simple instinct de survie peut nous pousser à nier un phénomène. Notre peur du changement peut en faire tout autant. Pourtant, si l’acceptation peut améliorer la vie d’une seule personne, le sacrifice n’en vaut-il pas la peine? Si votre voisin se porte mieux, vous profiterez aussi de sa bonne humeur.