le Lundi 9 septembre 2024
le Mercredi 12 avril 2023 10:55 Éditorial

Tourner sept fois sa langue avant de parler

  Photo : Shutterstock
Photo : Shutterstock
Éditorial — Nous profitons de la Journée rose internationale 2023 pour fortement vous suggérer de ne rien dire au lieu de faire des commentaires qui rabaissent ou dénigrent une personne, peu importe la raison.
Tourner sept fois sa langue avant de parler
00:00 00:00

Quelqu’un n’est pas habillé selon vos gouts? Taisez-vous. 

Vous croyez qu’une personne a fait un choix qui, après coup, semble sans équivoque mal avisé? Taisez-vous.

Votre voisin vit sa vie d’une façon différente de la vôtre? Ce n’est pas de vos affaires.

Vous trouvez qu’une actrice a engraissé? Pour l’amour du ciel, taisez-vous.

Mais ne vous arrêtez pas à vous taire. Réfléchissez aussi. Pourquoi êtes-vous porté à pointer cette personne du doigt? Est-ce qu’un commentaire Facebook est vraiment nécessaire? Est-ce que votre commentaire fera progresser la société? Est-ce que la publication sur les réseaux sociaux a été faite par quelqu’un qui se moque de quelqu’un? Si c’est le cas, ne l’encouragez pas.

Nous ne suggérons pas d’arrêter de donner votre avis sur des enjeux qui en valent la peine ni de répondre aux «bullies». Rien n’est parfait dans notre monde, mais si on s’en tient aux critiques constructives au lieu du poison salivaire, ça ira beaucoup mieux.

Il y a aussi une différence entre un désaccord et de l’intimidation. L’intimidation est souvent sans fondement, sans bonne raison, sans analyse, basée sur des stéréotypes… Elle se rapproche davantage de la haine aveugle et de l’étroitesse d’esprit. Elle n’est pas basée sur des idéaux qui valent la peine d’être défendus.

Par contre, si vous êtes victime d’intimidation… ne vous taisez pas.

Les nouvelles qui aident

Il y a quelques semaines, un article de la CBC faisait état des difficultés financières de la Maison McCulloch Hospice. L’inflation affecte surtout la capacité de la maison de soins palliatifs à acheter des aliments pour ses résidents. Ils ont besoin de faire appel à la Banque alimentaire afin de nourrir leurs résidents qui, rappelons-le, sont en fin de vie. L’objectif de la Maison McCulloch est de rendre les derniers jours d’une personne confortable; et ça doit inclure manger à sa faim. Heureusement, la nouvelle a provoqué une vague de sympathie au profit du tirage 50/50 de la Maison mis en place il y a quelques mois. Alors que les prix tournaient autour de 24 000 $ depuis octobre, à deux jours du tirage du 12 avril, le grand prix s’élevait à 141 345 $ (et continue de monter alors que nous écrivons ces lignes). Qui a dit que les médias étaient devenus inutiles? L’attention donnée à cette œuvre de bienfaisance grâce à un média traditionnel démontre qu’ils ont un rôle important à jouer. En plus de l’effet positif sur les finances de la Maison McCulloch, il y a un message secondaire : le gouvernement sous-finance un autre service de santé essentiel.

Routes dangereuses

Il semble qu’on a entendu parler d’un incident impliquant un camion de transport toutes les semaines au cours de l’hiver dans le Nord de l’Ontario. La route 11 a été particulièrement mentionnée souvent. Est-ce vraiment pire qu’avant? Ce serait à vérifier, mais une mort évitable est une mort de trop. Le gouvernement provincial manque complètement le… bateau. Ou peut-être la déneigeuse dans ce cas-ci. Ils parlent de plans, mais il y a une urgence maintenant. La semaine dernière, la députée néodémocrate de Thunder Bay-Supérieur Nord, Lise Vaugeois, a partagé les demandes de l’organisme Truckers for Safer Highways. Ils demandent entre autres plus de personnel dans les stations d’inspection et plus de formation pour les conducteurs. La pénurie de personnel affecte aussi cette partie de l’économie et des conducteurs de moins en moins expérimentés à la conduite de ces poids lourds — et à la conduite hivernale — empruntent les routes. Ces solutions seraient un minimum, mais ne sont que des pansements sur des problèmes beaucoup plus grands. À long terme, il faudrait plutôt adopter des modèles de consommation qui sont moins dépendants de ces livraisons longues distances qui polluent et qui atrophient les économies de nos petites communautés.