Et ils blâment la cohorte grandissante de sans-abris, souvent aux prises avec des problèmes de drogues, d’alcool, de santé mentale ou simplement d’argent, qui s’y trouvent. C’est un problème dans toutes les grandes villes du monde et, jusqu’à présent, peu d’endroits ont pu appliquer des solutions durables.
Bien sûr tous les bienpensants du monde veulent aider. Ils ouvrent des soupes populaires, des centres d’accueil, des cliniques d’injection supervisée, des services de santé mentale. Des milliers de travailleurs sociaux parcourent nos centres-villes pour aider ces personnes en difficulté. Mais la situation ne fait que s’aggraver. Pourquoi?
Certains disent que la concentration de ces centres d’aide dans les centres-villes ne fait qu’exacerber le problème. Ils agissent comme un aimant attirant les itinérants dans un seul endroit. C’est peut-être vrai, mais il ne serait pas très intelligent d’ouvrir un centre d’accueil pour ces gens à Hanmer ou à Schumacher, alors qu’ils sont au centre-ville et ont peu moyen de faire ces trajets.
D’autres préconisent la ligne dure, l’arrestation, l’incarcération. Il est clair que les forces de l’ordre ont un rôle à jouer quand ces laissés-pour-compte se tournent vers des activités criminelles. Nos citoyens et nos commerces ont droit à une protection dans de telles situations. Mais dans des pays où nos policiers sont débordés, nos tribunaux sont engorgés et nos centres de détention doivent corder les prisonniers, ça ne peut être la solution.
Le problème est complexe et a été exacerbé par la pandémie, alors que plusieurs ont perdu leur emploi et les prix des logements ont monté en flèche. Les solutions doivent être multidimensionnelles tout en étant spécifiques pour chaque individu concerné. Une ben grosse job qui coute cher.
Commençons par le logement. Il est clair que la hausse du prix des loyers met des personnes vulnérables à la rue. Et quand tu n’as pas de toit, la recherche d’emploi est une activité presque impossible. Et quand tu n’as pas d’emploi, tu n’as pas de sous pour manger. C’est un cercle vicieux. Devrions-nous construire de plus en plus de logements abordables et des logements sociaux?
La solution passe aussi par la socialisation. Quand un enfant imagine que sa vie sera «normale», qu’éventuellement il aura un emploi, un logement et une place dans la société, il a moins de risques de décrocher. L’idée n’est pas de peindre un avenir tout en rose, la vie n’est pas toujours rose. Mais quand on donne à l’enfant les outils pour composer avec les problèmes inévitables de la vie, peut-être pourra-t-il les surmonter. Devrions-nous investir davantage en éducation?
Il faut cependant savoir cibler et entourer nos jeunes à risque. Ce sont souvent eux qui finissent à la rue. La solution doit découler d’un plan national bien planifié et bien financé qui incorpore tous nos services de santé, de sécurité, d’éducation et de services sociaux.
Au final, ça couterait moins cher que de perdre des milliers de gens de tous âges.