De plus, ça fait depuis janvier que le ministère des Collèges et Universités a en main le plan d’affaires de l’UdeS. Depuis, au ministère, c’est motus et bouche cousue. Qu’est-ce qui se passe?
Le problème c’est que la plupart des collèges et universités de l’Ontario tirent le diable par la queue et le gouvernement Ford ne sait plus quoi faire. Remarquez que c’est peut-être parce que l’Ontario investit 40 % moins par étudiant au postsecondaire que la moyenne nationale. Mais bon…
Alors, que fait un gouvernement quand il est à court d’idées? Il nomme un groupe d’experts pour lui dire quoi faire pour l’éducation postsecondaire en Ontario. C’est ce qu’a fait le gouvernement Ford au début mars. Y’a pas à dire, les huit membres de ce groupe sont effectivement des sommités. La plupart ont une vaste expérience en éducation postsecondaire ou en gestion d’affaires. Leur rapport est attendu cet été.
Entretemps, l’Université de Sudbury doit prendre son mal en patience. Le gouvernement ne prendra malheureusement aucune décision tant que ce Groupe d’experts n’aura pas rendu ses conclusions.
La situation est encore plus compliquée en ce qui concerne l’éducation postsecondaire en français. L’Ontario compte deux universités dites bilingues qui, depuis 30 ans, s’anglicisent et ont perdu l’appui de la communauté francophone — surtout celle située à Sudbury. Le gouvernement ne comprend pas non plus pourquoi nos deux universités de langue française, Hearst et l’Université de l’Ontario français ne comptent que 66 étudiants ontariens (selon un texte du consultant Alex Usher). Elles ne survivent que grâce aux étudiants étrangers. Remarquez qu’à ce chapitre, elles sont comme toutes les universités ontariennes qui renflouent leurs coffres avec les frais d’étudiants étrangers.
Pour nous, la question fondamentale est donc de savoir si ce Groupe d’experts connait et comprend assez bien la communauté franco-ontarienne pour bien nous représenter. Certains de ses membres sont peut-être bilingues — le communiqué du gouvernement ne nous le dit pas —, mais il n’y a qu’un seul francophone à cette table, le Sudburois Maxim Jean-Louis. On n’a aucun doute quant aux compétences et à l’engagement de M. Jean-Louis. Il a œuvré dans le milieu de l’éducation toute sa vie adulte et connait bien la communauté francophone. On connait aussi son pouvoir exceptionnel de persuasion qu’il devra utiliser au sein de ce groupe.
Dans le mandat que la province a imparti à ce groupe, c’est le financement et l’économie qui priment. Il est donc très important que l’UdeS fasse parvenir sa récente Étude d’impact économique (voir notre texte en page 5) à ce Groupe. Ce rapport démontre que l’université a généré des retombées financières de 47 millions $ en 2019 dans le Moyen-Nord et que cette somme augmentera progressivement à plus de 89 millions $ en 2029.
Encore faudrait-il que le gouvernement se grouille et annonce un financement stable à notre université.