le Lundi 13 janvier 2025
le Mercredi 19 juillet 2023 10:07 Éditorial

La Place des Arts quinze mois après

  Photo : Archives
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Éditorial — Quinze mois après l’ouverture officielle de la Place des Arts (PdA) de Sudbury, le moment est peut-être opportun de jeter un rapide coup d’œil sur son impact et son fonctionnement. Il est incontestable que, depuis son ouverture, notre centre des arts a marqué Sudbury, et pas juste la communauté francophone. Ses débuts ont été fulgurants, même si le centre a vécu les ratées habituelles que connait une nouvelle entreprise. Faisons donc un petit bilan.
La Place des Arts quinze mois après
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Parlons d’abord de l’édifice lui-même. La PdA est le premier projet majeur à voir le jour au centre-ville de Sudbury depuis l’ouverture de l’École d’architecture il y a dix ans. Son architecture a été célébrée dans plusieurs magazines spécialisés. Et il faut vraiment en faire la tournée pour voir comment l’histoire de notre ville y est représentée. Un mur fait avec des moules à pain de l’ancienne boulangerie Canada Bread dans le Moulin à Fleur; des bancs fabriqués avec du bois d’ici récupéré à Chicago où il avait été acheminé pour la reconstruction de la ville après le feu de 1871; une exposition de photos de Cédéric Michaud qui représentent les acteurs du renouveau culturel du Nouvel Ontario et l’ouverture de CBON dans les années 1970s; notre épopée vit à la Place des Arts.

Parlons maintenant de l’impact culturel de la PdA, premièrement sur les sept organismes qui l’ont rêvée et réalisée. Le Carrefour francophone, le Théâtre du Nouvel-Ontario, les éditions Prise de parole, le Centre franco-ontarien de folklore, les Concerts La Nuit sur l’étang, la Galerie du Nouvel-Ontario et le Salon du livre de Sudbury y sont maintenant logés. Cette proximité entre les forces vives de la culture francophone de Sudbury donne souvent des résultats. Par exemple, des idées de collaboration entre le Centre de folklore, Prise de parole et le Salon du livre ont déjà eu lieu et d’autres germent déjà.

Cette collaboration ne se limite pas au secteur culturel francophone. Jazz Sudbury présente régulièrement des spectacles intimes au Bistro. Le Festival Jazz Sudbury y a d’ailleurs présenté plusieurs de ses spectacles d’envergure lors de sa dernière itération. Quatre écoles de danse de la région y ont récemment tenu des répétitions et présenté des spectacles. Le téléthon annuel de Noël s’y est déroulé, le Festival Boréal y a tenu une soirée gala sans précédent de 22 h à 4 h du matin en mars. Et l’Orchestre symphonique de Sudbury y présentera tous ses spectacles la saison prochaine.

En tout, il y a eu 175 spectacles et évènements qui ont attiré quelque 20 000 spectateurs à la PdA depuis son ouverture. 

Abordons maintenant la question qui tue, les finances. Malgré son départ prometteur, la PdA connait des difficultés financières. Deux des sources de revenus prévues, le Bistro et la boutique, n’ont pas fourni les revenus escomptés. Le Bistro a été affecté par l’après-covid et les problèmes d’un centre-ville envahi par des sans-abris. La boutique n’est toujours pas ouverte en raison de la difficulté à trouver une personne qui a les compétences recherchées pour la mettre en place et la gérer et du questionnement sur sa nature. Les couts d’exploitation de la PdA ont aussi augmenté de façon imprévue. Un exemple, les couts annuels d’assurance sont passés de quelques 20 000 $ à 67 000 $.

Les dirigeants retravaillent donc le plan d’affaires afin de refléter la nouvelle réalité. Ils demeurent cependant optimistes. C’est maintenant à nous de venir appuyer cet optimisme en fréquentant la PdA et aux gouvernements d’accroitre leur aide financière à un centre qui débute et qui a déjà démontré son importance pour l’Ontario français.