le Lundi 9 décembre 2024
le Mercredi 26 juillet 2023 11:15 Éditorial

Une question de valeurs

  Photo : Shutterstock
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Éditorial — La politique a toujours été une question de valeurs sociales. On n’a qu’à penser aux noms de nos partis politiques pour comprendre quel type de société ils nous proposent. Les noms «libéral» et «conservateur» évoquent immédiatement des valeurs opposées.
Une question de valeurs
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En général, le libéral croit qu’il est possible d’effectuer des changements sociaux pour améliorer la société et que le gouvernement a un certain rôle à jouer. Le conservateur, lui, veut plutôt conserver les valeurs traditionnelles et un gouvernement aussi petit que possible. Jusqu’à récemment, ces deux visions n’ont jamais empêché les politiciens de coopérer sur certains sujets importants et de gouverner pour le bien général. Mais ce concept de bienséance est en train d’être remplacé par un discours de plus en plus mesquin qui divise l’opinion publique.

Ce changement est surtout visible dans les régimes démocratiques où les politiciens doivent convaincre les électeurs que leurs idées sont les meilleures. Et il est toujours plus facile de vendre des idées  simplistes, même pour régler des problèmes complexes. 

Pensons au «Build the Wall» pour régler la question de l’immigration aux États-Unis. Ce type de solution simple est surtout utilisé par les politiciens qu’on appelle populistes. Le problème avec les populistes, c’est qu’ils font souvent appel aux instincts les plus bas de l’humanité. Ils versent ainsi dans le racisme, la misogynie, l’homophobie… Parce que c’est facile de blâmer les «autres» pour tout ce qui va mal dans nos sociétés. 

Le champion toutes catégories de cette classe de politiciens est évidemment Donald Trump, mais son exemple est suivi par plusieurs. Même au Canada.

Ici, on pense évidemment à Maxime Bernier, qui est contre tout et n’importe quoi. 

Mais il y a un autre politicien qui est beaucoup plus dangereux parce qu’il grimpe dans les sondages. C’est le leadeur du parti conservateur, Pierre Poilièvre — j’aime bien son nom puisqu’il est le contraire de «poids lourd». Poilièvre sera dans le Nord de l’Ontario cette semaine pour tenir des rencontres sur le thème «Axe the Tax», sa solution dangereusement simpliste à la taxe sur les produits pétroliers. Rappelons que cette taxe a été introduite afin de réduire notre consommation de ces produits qui alimentent les changements climatiques.

La politique de Poilièvre est de râler contre la taxe — pour laquelle les Canadiens reçoivent un dégrèvement, faut-il le rappeler — sans proposer quoi que ce soit pour combattre les changements climatiques. En fait, en 20 ans de politique, Poilièvre n’a été qu’un chialeur qui ne propose rien. 

Voilà des politiciens pour qui la seule valeur est la quête du pouvoir. Nous les élisons à nos risques et périls.

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En parlant de valeur, le récent rapport final de la Commission redécoupage des circonscriptions fédérales est un affront aux valeurs démocratiques, du moins pour le Nord de l’Ontario. Le rapport modifie la carte électorale en éliminant une de nos circonscriptions. Si le Parlement adopte ce rapport, nous n’aurons que cinq députés pour défendre nos valeurs à la Chambre des Communes. Allo la démocratie. 

Nous y reviendrons.