Pour Israël c’est une vengeance pour les horreurs perpétrées par le Hamas le 7 octobre, mais peut-être aussi une vengeance pour les siècles de persécution vécus par les Juifs presque partout dans le monde. Pour Hamas, c’est une vengeance pour la perte d’un territoire qui aurait pu être un pays et pour le peu de liberté qu’ils ont dans leurs territoires.
Il faut avouer qu’Israël n’y est jamais allé avec le dos de la cuillère quand ça vient aux représailles pour des attaques terroristes palestiniennes. Pour chaque Israélien tué ou blessé par un poseur de bombe où un attaquant avec un couteau, les bombardements ou les attaques des forces armées israéliennes ont toujours fait beaucoup plus de victimes.
Les exemples de telles représailles sont nombreux depuis la création d’Israël. Que ce soit la guerre de 1947-1949 contre plusieurs pays arabes ou celle des six jours en 1967 et les incursions au Liban en 1982 et 2002, que ce soient des représailles en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, Israël a toujours démontré une force supérieure. C’est ce qui arrive quand un nouveau pays est entouré d’ennemis.
On doit d’ailleurs comprendre que c’est la force militaire qui a créé la plupart des pays du monde. Tous les pays actuels ont été façonnés par des invasions et des guerres. Incluant le Canada. On oublie souvent cette réalité parce que la plupart des frontières actuelles datent de plusieurs décennies. C’est ce qui sous-tend la façon de voir les choses des alliés d’Israël, qui invoquent que le pays a le droit de se défendre.
Cela étant dit, on peut aussi comprendre la frustration des Palestiniens, qui ont été dépossédés par la création d’Israël. On peut aussi considérer le point de vue des Israéliens, qui voient les Palestiniens comme des envahisseurs des terres qu’on leur a confiées. Tout comme on peut comprendre tous les peuples dans l’histoire qui ont défendu un territoire qu’ils considéraient comme sien contre un envahisseur.
Ce qu’on ne peut comprendre dans le présent conflit, c’est son niveau de barbarie. Des deux côtés, on voit aujourd’hui de la vengeance. Et la vengeance ne fait aucune différence entre un combattant et un simple citoyen. La vengeance est dirigée contre tout un peuple.
Comment expliquer autrement la tuerie du Hamas contre plus de 1400 personnes qui s’amusaient lors d’un concert ou qui vaquaient à leurs occupations dans un kibboutz? Comment expliquer autrement la prise de quelque 250 otages dont on n’a plus de nouvelles et dont on craint pour leur vie?
Comment expliquer autrement le largage de milliers de bombes par les forces armées israéliennes sur des quartiers résidentiels, des écoles et des hôpitaux qui — en ce lundi 6 novembre — ont déjà fait plus de 10 000 morts. Ce n’est pas en bombardant toute une population qu’on peut venir à bout de terroristes.
Les deux participants à cette guerre sont motivés par la vengeance. Et la vengeance n’est qu’une échelle montante qui ne mène qu’à la mort.